De Venise (Luchino Visconti) à Porto (Manoel de Oliveira), l’émergence du double onirique dans des villes rêvées au cinéma
Auteur / Autrice : | Nuno Filipe Prudêncio Pereira |
Direction : | Maxime Scheinfeigel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | ARTS spécialité Etudes cinématographiques et audiovisuel |
Date : | Soutenance le 14/12/2023 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Représenter inventer la réalité du romantisme au XXIe siècle (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Pietsie Feenstra |
Rapporteurs / Rapporteuses : Federico Pierotti, Guillaume Bourgois |
Résumé
La fusion de l'imaginaire cinématographique avec l'imaginaire de la ville s'est manifestée dès les premiers films existants, qui se concentraient essentiellement sur les aspects banals de la vie quotidienne urbaine. L'espace sert de médiateur au rêve et agit comme un phénomène qui déclenche la narration. L'acte de marcher dans les rues nous expose à un défilé d'images qui peut inviter à une immersion hypnotique, dans laquelle interviennent des souvenirs réels ou imaginaires, des expériences vécues ou rêvées/désirées. On peut évoquer l'analogie de la création de notre propre film : comme au cinéma, nous sommes à ce moment-là en train de rêver éveillés.Avec les « symphonies urbaines » des années 1920, la ville retrouve le protagonisme cinématographique qu'elle avait au début des aventures Lumière. Des auteurs comme Walter Benjamin et Siegfried Kracauer ont exposé l’importance des films pour reconfigurer la façon dont nous vivons dans la ville et révéler toute la mosaïque de phénomènes qui constituent le pouls de la vie collective.Dans certains « films-rêverie », lorsque la réalité psychique s'impose et génère un rêve éveillé, les protagonistes vivant des histoires qu'ils prennent pour la réalité sans l'être, et ce au contact d'une ville spécifique, nous amenant à la confluence du rêve qui émerge de l'immersion urbaine. Cette thèse s'intéresse à la manière dont Luchino Visconti, David Lynch et Wim Wenders ont abordé cette idée, ainsi qu'à l'exercice de mémoire-imagination que Manoel de Oliveira a consacré à sa ville natale de Porto, où le temps s'est écoulé pour revenir là où il était, à la manière de Marcel Proust.La réflexion est complétée par un travail de recherche-création, sur l'entrelacement onirique de la ville et du cinéma, dans un portrait personnel de l'imaginaire collectif et individuel de Porto.