Entre normes internationales et pratiques locales : diagnostic et propositions pour la gestion du risque inondation dans le Grand Tunis
Auteur / Autrice : | Nesrine Hmidi |
Direction : | Freddy Vinet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Geographie et aménagement de l'espace |
Date : | Soutenance le 13/12/2023 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de géographie et d’aménagement de Montpellier (Montpellier) - Laboratoire de Géographie et d'Aménagement de Montpellier / LAGAM |
Jury : | Président / Présidente : Nancy Meschinet de Richemond |
Examinateurs / Examinatrices : Freddy Vinet, Pierre-Gil Salvador, Noômène Fehri, Najiba Chkir | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre-Gil Salvador, Noômène Fehri |
Résumé
La gouvernance du risque inondation est un enjeu majeur pour les métropoles à traversle monde, et le Grand Tunis n’échappe pas à cette réalité. Cette thèse met en lumièreles défs de gouvernance du risque inondation en examinant les efforts déployés pour lagestion du risque à différentes échelles, en prenant le Grand Tunis comme étude de cas. Enutilisant une méthodologie combinant des approches théoriques et empiriques, incluantdes études de terrain, des entretiens et des analyses documentaires, cette recherche analysela gestion du risque d’inondation à la fois comme un enjeu local et comme partie intégranted’un réseau national voire mondial d’interactions socio-politiques et environnementales.Dans ce contexte, nous introduisons un diagnostic qui plaide pour un engagement dansles standards internationaux et qui met en lumière les défs locaux. Dans le cadre desefforts déployés pour atténuer le risque d’inondation, la Tunisie a été impliquée dansdes partenariats multi échelle et des collaborations qui permettent de s’aligner sur lesnormes internationales. La recherche souligne la tendance à adopter une approche « topdown » dans les stratégies de prévention, souvent au détriment des connaissances etdes préoccupations des communautés locales. La gestion du risque par la maitrise del’aléa est privilégiée (mesures structurelles en particulier), accompagnée par une gestionde crise en cas de sinistre. Les choix stratégiques parfois inappropriés combinés à desfailles de gestion ont orienté une réponse fragmentée aux catastrophes d’inondation. Lesenquêtes de terrain montrent qu’il existe dans la population un savoir local sur lequels’appuyer pour bâtir une meilleure résilience des sociétés locales. Cette résilience passepar une prévention accrue, une information constante sur les risques et les moyens des’en protéger. Les populations exposées sont en demande d’un accompagnement en cas decrise, accompagnement qui passe par la mise à disposition d’informations en temps réel, deconseils de comportement, etc. . . L’approche jusque-là développée néglige en particulierla phase post crise et reconstruction post catastrophe qui ressort pourtant comme un défmajeur dans les standards internationaux mais est peu mise en œuvre sur le terrain aprèsdes sinistres.En réponse aux défs identifés, une solution web fondée sur une approche participativeet l’adoption de technologies innovantes a été proposée pour améliorer la résilience dela population face aux inondations dans le Grand Tunis. Pour surmonter les obstaclesactuels, ce travail propose un éventail de recommandations stratégiques, soulignant la né-cessité d’une approche proactive. Cette démarche englobe les phases critiques de ''réponse,réhabilitation et reconstruction'' suite aux catastrophes, ainsi que l’intégration de mécanismes d’adaptation, y compris des options d’assurance adaptées. Elle met en exerguele rôle crucial des collaborations inter-agences et des partenariats public-privé, élémentsfondamentaux pour la conception d’une stratégie nationale intégrée visant à diminuer lavulnérabilité face aux inondations. Une telle stratégie incorporerait des initiatives de sensibilisation publique, promouvrait un développement territorial et infrastructurel durable, et prônerait l’amélioration de la gestion des données à travers des systèmes d’archivage etd’automatisation avancés. L’ensemble de ces recommandations converge vers un objectifcommun : enrichir et renouveler les méthodes actuelles de gestion des risques d’inondation en mettant un accent particulier sur les actions préventives et le renforcement de la résilience communautaire.