Diversité et évolution des faunes de micromammifères quaternaires d'Afrique du Sud : nouvelles approches pour la reconstruction des paléoenvironnements des Hominines anciens
Auteur / Autrice : | Pierre Linchamps |
Direction : | Raphaël Cornette, Pierre Latouche, Emmanuelle Stoetzel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Écologie évolutive |
Date : | Soutenance le 08/12/2023 |
Etablissement(s) : | Paris, Muséum national d'histoire naturelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de systématique, évolution, biodiversité (Paris ; 2009-....) |
Jury : | Président / Présidente : Violaine Nicolas |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Latouche, Emmanuelle Stoetzel, Violaine Nicolas, Yolanda Fernández-Jalvo, Frank Sénégas, Marco Corneli | |
Rapporteurs / Rapporteuses : José Braga, Lionel Hautier |
Mots clés
Résumé
A la fin du Pliocène et au début du Pléistocène en Afrique du Sud, des changements climatiques entraînant l'aridification progressive du milieu favorisent la mise en place de nouveaux habitats. Cette période correspond également à l'émergence de nouveaux taxons d'hominines, ce qui suggère que les changements climatiques et environnementaux ont joué un rôle important dans l'évolution morphologique et comportementale de la lignée humaine. Les karsts fossilifères du « Berceau de l'Humanité », situés dans la province du Gauteng, ont fourni une séquence riche et bien conservée de fossiles qui éclairent l'évolution de la faune et des environnements au cours des trois derniers millions d'années. Au sein de ce registre fossile, les rongeurs sont particulièrement abondants et représentent d'excellents indicateurs paléoenvironnementaux qui apportent des données climatiques locales complémentaires d'autres proxies biologiques et géologiques. Cependant, les microfaunes fossiles du « Berceau de l'Humanité » ont fait l'objet d'un nombre relativement limité de travaux comparativement à ceux portant sur les grands mammifères. Cette situation, qui s'explique en partie par des difficultés d'identification et un manque de données écologiques pour de nombreux taxons, met en exergue les limites des méthodes d'études paléontologiques traditionnelles.Cette thèse explore de nouvelles approches pour les reconstructions paléoclimatiques et paléoenvironnementales à partir des restes de micromammifères, en associant aux analyses microfauniques classiques des outils d'intelligence artificielle et de morphométrie géométrique et. Dans un premier temps, les assemblages osseux de micro- et mésomammifères des sites de Cooper's D et de Swartkrans ont été étudiés avec une triple approche systématique, taphonomique et paléoécologique. Une méthode de biochronologie développée à partir des molaires de Mystromys suggère un âge pour l'assemblage microfaunique du membre 3 de Swartkrans antérieur aux datations radiométriques obtenues sur sédiment et dents de bovidés. Afin de préciser l'évolution des conditions climatiques au cours du Pléistocène, une nouvelle méthode d'inférence climatique par machine learning a également été développée, puis appliquée à différents assemblages quaternaires africains afin de reconstruire les niches climatiques occupées par les hominines africains pléistocènes. Enfin, une étude du rôle des facteurs climatiques dans la distribution de la diversité morphologique et fonctionnelle des communautés actuelles de rongeurs sur l'ensemble du continent africain a été réalisée à l'aide de méthodes d'analyses en morphométrie géométrique. La détection de motifs spatiaux significatifs offre des perspectives prometteuses pour l'étude et l'interprétation paléoécologique des communautés fossiles retrouvées en contextes archéologique et paléontologique.