Mécanismes macro-évolutifs et déterminants de la diversité morphologique des membres antérieurs des mammifères
Auteur / Autrice : | Priscila S. Rothier |
Direction : | Anthony Herrel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie évolutive |
Date : | Soutenance le 07/07/2023 |
Etablissement(s) : | Paris, Muséum national d'histoire naturelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Mécanismes adaptatifs et évolution (2006-.... ; Brunoy (Essonne)) |
Jury : | Président / Présidente : Géraldine Veron |
Examinateurs / Examinatrices : Géraldine Veron, Bruno Frédérich, Sharlene Santana, Raphaël Cornette, John A. Nyakatura | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Frédérich, Sharlene Santana |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La diversification morphologique est influencée par plusieurs facteurs, comme l'habitat où les lignées se diversifient, les variations écologiques, la divergence de développement, l'histoire phylogénétique et le hasard. Dans ce contexte, les membres des vertébrés offrent un système particulièrement intéressant pour étudier les processus évolutifs qui génèrent la diversification des traits phénotypiques. Les membres présentent une diversité morphologique remarquable qui a favorisé la dispersion des vertébrés dans les environnements terrestres, marquant ainsi le début de la radiation adaptative des tétrapodes. Chez les mammifères, la diversité morphologique des membres comprend les pattes et les ailes, en passant par les nageoires, les sabots et bien plus encore. Cette variation est souvent suggérée comme étant liée à leur radiation dans presque tous les habitats du monde. L'objectif de cette thèse était d'étudier les modes d'évolution morphologique des membres antérieurs des mammifères, en élucidant le rôle des facteurs intrinsèques et extrinsèques qui sous-tendent la diversité morphologique entre les structures anatomiques et entre les groupes. En utilisant des méthodes comparatives phylogénétiques, un ensemble complet de données morphologiques de squelettes de membres antérieurs a été compilé, comprenant plus de 800 espèces et représentant 97,5 % des familles de mammifères existantes. Il s'agit de l'ensemble de données morphologiques sur les membres le plus complet du point de vue taxonomique jamais collecté pour les mammifères. Dans un premier temps, la morphologie de l’avant-bras a été examinée notamment la variation entre les segments osseux et leur séquence de développement. Par la suite, la variation phénotypique entre les lignées de mammifères a été explorée, en vue de déterminer l'influence des contraintes physiques associées à l'utilisation de l'habitat sur la disparité des membres antérieurs. L'évolution des écologies locomotrices et leur impact sur les modes d’évolution des membres antérieurs chez les mammifères ont également été étudiés. Les principales découvertes de cette thèse révèlent que la variation morphologique entre les différents os du bras et entre les clades est inégale et influencée par la spécialisation écologique. Il a été constaté que le moment de la condensation osseuse prédit la diversité du squelette chez les mammifères, mais la séquence développementale n'est pas la seule explication. Les résultats suggèrent que le mode de locomotion a eu un impact significatif sur la disparité du squelette des membres antérieurs entre les lignées de mammifères. Aussi, les écologies locomotrices ont fortement déterminé le tempo et le mode d'évolution morphologique du membre antérieur. Les résultats novateurs présentés dans cette thèse font progresser de manière significative notre compréhension de la diversité au sein des clades des mammifères. En outre, ces résultats mettent en lumière les mécanismes macro-évolutifs qui sous-tendent la diversification des traits et fournissent des informations précieuses sur la dynamique évolutive des structures des membres à travers différents clades et écologies.