Thèse soutenue

L’espace atopique de la traduction : Transdisciplinarités pluriprofessionnelles en mouvement dans les institutions contemporaines de la mésinscription

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Svetoslava Urgese
Direction : Albert Ciccone
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 11/12/2023
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Éducation, psychologie, information et communication (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique (Bron, Rhône ; 1993-...)
Jury : Président / Présidente : Jean-Marc Talpin
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Darbellay, Bertrand Ravon
Rapporteur / Rapporteuse : Houriya Abdelouahed, Aurélie Maurin

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Les équipes pluriprofessionnelles qui travaillent dans les institutions de la mésinscription, regroupant les champs psychiatrique, social et médical, ont affaire à une véritable complexité dans leur pratique. Tout d’abord, ce sont ces équipes qui prennent soin des personnes vulnérables, celles qui se retrouvent mises au ban, reléguées des villes et des circuits ordinaires, celles dont les souffrances participent de difficultés sociales, somatiques et/ou psychiques. À ce premier écueil s’ajoute la complexité inhérente aux liens groupaux entre membres issus de formations professionnelles et disciplinaires diverses. Si cette étude, conformément à son objet, fait dialoguer plusieurs approches et plusieurs langues disciplinaires des sciences humaines et sociales, elle reste principalement ancrée dans les théories psychodynamiques de groupe. Cette thèse s’intéresse ainsi à ces groupalités et à la façon dont elles sont traversées par la transdisciplinarité qui prend la forme d’un mouvement. A partir d’expériences cliniques de terrain à travers différents champs de la mésinscription, il est observé là où ce mouvement se met en jeu, où il se forme, où il se noue, où il surgit. Il s’agit d’explorer quatre espaces singuliers au sein desquels s’exprime le mouvement transdisciplinaire : celui de l’entre et ce qu’il articule de l’écart, celui de l’au-travers, qui pousse à l’exploration polytopique de la crise ; celui de l’au-delà où se noue la traduction et les langues professionnelles ; et enfin celui de l’en-deçà, dans le creuset fluide qui forme le soubassement à la groupalité. En définitive, le mouvement s’absout des binarités, des catégorisations et des classifications disciplinaires, et s’installe dans un espace qualifié d’atopique – c’est-à-dire un lieu-non-lieu toujours singulier, empli d’inquiétante étrangeté, hors du commun. C’est cet espace qui s’avère propice au tissage et à la traduction des langues de chacun où élit domicile cette langue groupale qui fait alors lieu commun.