Thèse soutenue

Quand les humains et les chimpanzés s’entraident : Ethnographie impliquée du Projet For Wildlife and Apes Conservation, (P-WAC), République Démocratique du Congo

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Auteur / Autrice : Amandine Renaud
Direction : Michèle Cros
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Socio Anthropologie
Date : Soutenance le 29/11/2023
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'anthropologie des enjeux contemporains (Lyon ; 2017-....)
Jury : Président / Présidente : Frédéric B. Laugrand
Examinateurs / Examinatrices : Julien Bondaz, Sophie-Hélène Trigeaud
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Boutinot, Florence Brunois

Résumé

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Le chimpanzé, le plus proche cousin de l’homme, est menacé de disparition par les activités anthropiques. Pour les préserver, dès les années 1990 de nombreux refuges pour primates ont vu le jour en Afrique, dont certains pouvant être perçus comme une continuité post-coloniale verte, où les populations locales ne sont pas - ou peu - entendues. Dans un contexte d’anthropocène et à l’heure de la disparition massive de la biodiversité sur Terre, un nouveau centre de réhabilitation pour primates (P-WAC) a vu le jour en 2017 en République démocratique du Congo dans le but de préserver les chimpanzés et leur habitat naturel avec pour leitmotiv d’impliquer les communautés rurales. Aux prémices du lancement de ce projet conservationniste, une recherche réflexive et longitudinale en anthropologie de la nature a été initiée afin d’étudier le terrain de l’intérieur. Cette étude traite de l’évolution du regard que portent les populations rurales sur leurs forêts ancestrales, sur les moyens mis en œuvre pour les préserver, et sur les chimpanzés. En menant une critique du milieu de la conservation et également une auto-critique du projet associatif en question, l’influence de la colonisation, de la modernité et du religieux sur la disparition des traditions ancestrales sont mises en lumière. Également, dans un pays où l’empreinte coloniale reste présente et où la biodiversité est perçue par le prisme du développement économique à tout prix, cette étude en anthropologie appliquée, qui revêt un caractère militant, souligne les difficultés qu’une association désireuse de travailler en collaboration avec les communautés locales connait face aux géantes ONG internationales. Cette thèse, mêlant primatologie et anthropologie, espère changer le regard de la conservation afin de considérer davantage les populations locales et tenter de limiter les conflits homme-faune sauvage au travers du respect des traditions ancestrales des communautés engagées.