Thèse soutenue

L’appropriation des prescriptions en arts plastiques dans le développement de l’activité des enseignants du premier degré.

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Auteur / Autrice : Caroline Melis
Direction : Jean-Charles ChabanneLaurence Espinassy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 13/10/2023
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ECP - Éducation, Cultures, Politiques (Lyon ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Fabienne Brière-Guenoun
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Baryga, Christian Vieaux
Rapporteurs / Rapporteuses : Sandrine Morsillo, Stéphane Brau-Antony

Mots clés

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Résumé

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Ce travail s’interroge sur les phénomènes d’appropriation des prescriptions en arts plastiques (AP) dans le développement de l’activité des enseignants du premier degré. Cette question découle de la création du cycle 3 dans la nouvelle organisation des cycles d’apprentissage à l’école et au collège. Ce cycle d’enseignement a comme particularité d’être partagé entre le premier et le second degré, ainsi les professeurs ont dû s’approprier des prescriptions destinées à la fois à des enseignants polyvalents et spécialistes. Cette recherche s’inscrit dans un cadre théorique double : celui de l’analyse de l’activité d’une part et celui de la didactique des arts plastiques d’autre part. Dans une approche anthropologique du didactique, il s’agit de comprendre et d’observer les manifestations de ce rapport aux prescriptions dans l’activité professionnelle. Nos deux terrains d’étude, distincts géographiquement, sont situés en éducation prioritaire (REP). Notre approche qualitative s’est construite sur l’observation de l’activité de plusieurs professeurs des écoles (PE), de professeurs d’arts plastiques (PAP), des acteurs du réseau REP (coordinatrice de réseau, directrice d’école, Inspecteur de l’éducation nationale) ainsi que d’un groupe de travail art et culture. Ce dernier a suivi une action de formation continue en AP sur une période de trois ans. Nous proposons une analyse par théorisation ancrée de nos données afin de définir à partir des observations de terrain des catégories conceptualisantes pouvant caractériser les phénomènes d’appropriation et par comparaison nous cherchons à savoir dans quelles mesures l’accompagnement formatif peut transformer l’activité des professionnels. Nos résultats font apparaître des phénomènes d’appropriation liés à la formation initiale des PE en arts plastiques mais aussi un déplacement dans leur activité quand ils suivent une formation continue. Si le sentiment de légitimité à « faire apprendre » dans la discipline des AP existe, celui évolue quand les PE sont accompagnés dans leur compréhension des notions spécifiques liées à la discipline. Nous proposons dans une approche vygotskienne la dénomination de « concept primaire partagé » que nous définissons comme des concepts notionnels spécifiques (ici aux AP) qui permettent aux différents acteurs (spécialiste et polyvalent) de comprendre et de s’approprier les prescriptions ensemble. Cette appropriation commune participe à l’existence possible de communautés de travail et de co construction dans le développement de l’activité des acteurs. Enfin toujours en accord avec les principes de la didactique de la discipline, les différentes catégories conceptualisantes revêtent une dimension particulière car elles sont directement en relation avec le faire et la pratique plastique. Ainsi, nos analyses font apparaître dans ce phénomène d’appropriation l’importance d’acteurs qui agissent au niveau méso du réseau REP et exerçant une fonction de brokering, de passeur, mais aussi de trader, c’est-à-dire de traducteur des prescriptions vers les acteurs du niveau micro.