Thèse soutenue

La relation ville-école-société : Expériences participatives autour de projets locaux : Croisement de regards entre Florianopolis (Brésil) et Saint-Fons (France)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Clara Chagas Paraboa
Direction : Jorge P. Santiago
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie et anthropologie
Date : Soutenance le 12/12/2023
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Environnement, ville, société (Lyon ; 1995-....)
Jury : Président / Présidente : Michel Lussault
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Raveneau, Sílvia Capanema P. De Almeida
Rapporteurs / Rapporteuses : Adriana Facina

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse, ancrée dans l'anthropologie de la ville et les pratiques urbaines, explore le processus de participation démocratique dans le contexte des projets d'aménagement urbain. En effet, le développement urbain entraîne d'importantes conséquences sur l'ensemble du territoire de la ville, engendrant des tensions et des répercussions à la fois sur l'environnement et sur les dynamiques sociales locales. L’école publique, en tant qu’élément architectural et équipement public dédié à l’éducation culturelle et à la transmission des connaissances validées par les sciences, est inévitablement touchée par ces projets, eux-mêmes influencés par les normes de l’urbanisme contemporain. Mes expériences professionnelles et personnelles, ancrées dans le contexte scolaire, m'ont permis de m’engager dans ces projets de rénovation urbaine de 2010 à 2015. J'ai mené une enquête ethnographique sur des situations particulières de participation dans les quartiers d'Armação à Florianópolis, au Brésil, et de Carnot-Parmentier à Saint-Fons, situé dans la métropole de Lyon, et j’ai réalisé une analyse des projets d'aménagement territorial. Dans une approche réflexive et dans une perspective de recherche-action, je me suis impliquée dans des initiatives pédagogiques qui m’ont permis à travers une étude comparative multi-située, de suivre différents acteurs de la politique de la ville, des habitants, des professionnels des écoles ainsi que des élèves. J’ai analysé les dynamiques institutionnelles ainsi que les processus vécus par les acteurs sociaux impliqués dans les changements urbains, tout en examinant ma propre trajectoire et mon engagement. Malgré l'émergence de la participation démocratique dans nos sociétés, j'ai observé que dans les projets étudiés cette pratique reste marginale. Les expériences vécues, perçues et conçues, révélées par la mémoire des événements, la perception des relations et des affects, ainsi que par les réflexions des citoyens sur la réalité urbaine, sont peu prises en compte dans le processus participatif. Les expériences scolaires participatives observées sur le terrain ont été perçues comme des pratiques émancipatrices relationnelles, à la fois individuelles et collectives. L'école, influencée par des éléments épistémologiques et méthodologiques, peut devenir un acteur local crucial pour la construction transgénérationnelle de réponses aux défis liés à la gentrification, à l'environnement, au développement, ainsi qu'à la culture et aux politiques sociales urbaines. Cependant, les politiques éducatives et les politiques publiques territoriales, influencées par les processus politico-administratifs et scientifiques, semblent très peu connectées. Dans ce sens, considérer l'aspect systémique de l’expérience participative revêt d’une importance croissante pour le développement durable des villes et la promotion de l'épanouissement intégral des citoyens.