L'évolution des fonctions de la négociation collective de branche
Auteur / Autrice : | Haruka Ochi |
Direction : | Sylvaine Laulom |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit social |
Date : | Soutenance le 08/12/2023 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | Équipe de droit public (Lyon ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherches critiques sur le droit (Saint-Étienne ; 1982-....) |
Jury : | Président / Présidente : Arnaud Martinon |
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Nicod | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Nadal, Gilles Auzero |
Résumé
Les réformes de la négociation collective de branche intervenues ces dernières décennies se sont traduites par une remise en cause de ses fonctions traditionnelles. En permettant à l’accord d’entreprise de se substituer à l’accord de branche dans la majeure partie des objets de la négociation, et en permettant au ministre du Travail de refuser l’extension d’un accord de branche au motif d’une atteinte excessive à la libre concurrence, le législateur remet en cause la fonction d’uniformisation des conditions de travail et de prévention du dumping social reconnue historiquement à l’accord de branche. Il importe dans ce contexte de savoir si ces fonctions de la négociation de branche subissent une mutation, dans un contexte où par ailleurs le législateur a entrepris dans les années 2010 une politique de restructuration des branches, visant à réduire le nombre d’accords de branche de 700 à une centaine. L’approche adoptée dans le cadre de cette thèse est d’ordre historique. La première partie est consacrée à l’émergence et au développement de la fonction d’uniformisation des conditions de travail par la négociation de branche. Les techniques de l’extension et de la représentativité, adoptées par les lois de 1936 et de 1950, sont les vecteurs centraux de la fonction de régulation de la concurrence par les accords de branche. La seconde partie est consacrée à la remise en cause et à la mutation des fonctions assignées à la négociation de branche depuis les années 1980. Tout en remettant en cause son rôle d’uniformisation, le législateur donne à la négociation de branche des fonctions nouvelles, notamment en lui permettant de déroger à la loi ou encore en le chargeant d’encadrer la négociation d’entreprise atypique, qui se fait sans délégué syndical.