Les maladies pestilentielles dans l'Italie romaine jusqu'au milieu du IIè siècle av.J.-C. d'après les sources historiographiques

Pestilential diseases in Roman Italy up to the middle of the 2nd century BC according to historiographical sources

• Auteur / Autrice : Diane Ruiz-Moiret
• Direction : Isabelle Boehm, Alexandre Grandazzi
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Mondes anciens
• Date : Soutenance le 14/12/2023
• Etablissement(s) : Lyon 2
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire et Sources des Mondes Antiques (Lyon ; 2003-....) - Histoire et sources des mondes antiques
• Jury : Président / Présidente : Bruno Poulle
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Emmanuèle Caire, Marie-Hélène Marganne
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Benoît Rossignol, Bernard Mineo

Mots clés

Mots clés contrôlés

Esculape (divinité romaine)

Denys d'Halicarnasse (006.? av. J.-C.-0007?)

Religion romaine

Médecine ancienne

Antiquité

Rome

Épidémies

Mots clés libres

Épidémies

Médecine antique

Contagion

République

Royauté

Historiographie

Tite Live

Denys d’Halicarnasse

Religion romaine

Prodige

Apollon

Esculape

Epidemics

Ancient medicine

Contagion

Republic

Royalty

Historiography

Livy

Dionysius of Halicarnassus

Roman religion

Prodigy

Apollo

Asclepius

Résumé

Les récits de Tite Live, Denys d'Halicarnasse, Valère-Maxime, Plutarque, Cassius Dion et Orose font mention de trente-neuf épisodes de pestilences ayant frappé Rome ou des Romains en campagne, entre la fondation légendaire de la ville et le milieu du IIe siècle av. J.-C. Le relevé de ces maladies pestilentielles, inédit en soi, témoigne de la façon dont ces fléaux, conjuguant leurs effets avec ceux des guerres, des famines et des événements climatiques, marquèrent l'histoire politique et religieuse de la Rome des premiers siècles et laissèrent, dans l'imagination collective, une trace profonde dont les récits historiographiques rendent témoignage. Si l'historicité de chacune de ces pestilences, qui, du fait de leur ancienneté, ne nous sont connues que par le biais de récits largement postérieurs aux événements, est souvent douteuse, les passages que les différents historiens consacrent à leur évocation fournissent, en revanche, de précieux renseignements sur la manière dont ces fléaux étaient compris et conçus au tournant de l'Empire. Les maladies pestilentielles s'y présentent comme des phénomènes effrayants du fait de leur violence et de l’incompréhension qu’elles suscitent, en particulier sur la question de leur origine et des modalités de leur développement, mais aussi pour ce qu’elles révèlent de l’état des relations entre les Romains et leurs dieux. Parce qu’elles éprouvent l’Vrbs collectivement, elles poussent également les historiens à s’interroger sur les facteurs qui contribuent à la bonne ou, au contraire, à la mauvaise santé d’une cité et aux moyens d’obtenir sa guérison.

The accounts of Livy, Dionysius of Halicarnassus, Valerius Maximus, Plutarch, Cassius Dio and Orosius mention thirty-nine episodes of pestilence which struck Rome or Romans on military campaigns, between the legendary founding of the city and the middle of the 2nd century BC. The record of these pestilential diseases, unprecedented in itself, shows the way in which these scourges, combining their effects with those of wars, famines and other climatic events, marked the political and religious history of early Rome and left a deep trace in the collective imagination, as witnessed by the historiographical accounts. If the historicity of each of these pestilences - which, due to their antiquity, are only known through accounts largely subsequent to the events - is often doubtful, the passages devoted by the various historians to their evocation, on the other hand, do provide valuable information on the way in which these scourges were understood and conceived at the turn of the Empire. Pestilential diseases are presented as frightening phenomena not only because of their violence and the lack of understanding of their origins and development, but also because they are indicators of the state of relations between the Romans and their gods. As they affect the Vrbs collectively, they also prompt historians to wonder about the factors that contribute to the good or, on the contrary, the bad health of a city and the ways in which it can be cured.