Thèse soutenue

Le covoiturage dans la mobilité quotidienne : comportements individuels et enjeux pour les politiques publiques

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Auteur / Autrice : Alix-Dorian Le Goff
Direction : Martin KoningGuillaume Monchambert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 13/10/2023
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques et gestion (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Aménagement Économie Transports (Lyon) - Laboratoire Aménagement Economie Transports
Jury : Président / Présidente : Matthieu de Lapparent
Examinateurs / Examinatrices : Stefanie Van de Peer, Stefanie Peer
Rapporteurs / Rapporteuses : Johanna Etner, Philippe Gagnepain

Résumé

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Cette thèse s’intéresse aux déterminants des comportements menant à la pratique du covoiturage dans la mobilité quotidienne, ainsi qu’aux enjeux associés à cette pratique à l’échelle collective. Ce travail repose principalement sur les résultats d’une enquête de préférence déclarées construite au commencement du travail de thèse afin de comprendre au mieux les choix de mode de transports des individus. La thèse s’articule en trois chapitres. Le premier chapitre traite des préférences individuelles pour le covoiturage dans la mobilité quotidienne avec un focus particulier sur les « autosolistes » utilisant leur voiture quotidiennement pour aller au travail. Le second chapitre s’intéresse particulièrement au rôle que joue les différentes manières d’organiser le covoiturage, comme la présence d’une plateforme de mise en relation, ou le profil du covoitureur potentiel. Ce chapitre propose également une première analyse de ces effets et d’incitations au covoiturage au niveau de la collectivité. Le troisième chapitre propose une évaluation des impacts d’incitations ou de chocs économiques exogènes sur la pratique du covoiturage grâce à une analyse du cout social des déplacements. Les résultats du Chapitre I montrent que le temps semble être valorisé plus fortement en covoiturage qu’en « autosolisme » et que les individus sont plus susceptibles de passer au covoiturage en tant que conducteurs qu’en tant que passagers. Cela indique que le nombre de conducteurs est assez peu susceptible de baisser, réfutant ainsi l’hypothèse que plus de covoiturage conduirait automatiquement à une baisse du trafic routier et des émissions. Les conclusions du Chapitre II indiquent que les plateformes de covoiturage semblent bien efficaces pour réduire l’appréhension à passer à la pratique, et ce d’autant plus pour les passagers que les conducteurs. Les femmes sont également plus sensibles au genre de leur covoitureur potentiel, avec une préférence pour covoiturer en compagnie d’une autre femme (hors proches). La situation idéale du point de vue de la collectivité devrait être une solution où les passagers sont payés et les conducteurs payent pour covoiturer, ce qui va à l’encontre de ce qui semble acceptable au niveau individuel pour les conducteurs. Le Chapitre III repose sur des données d’offres de transport du cas de l’est de Lyon (France). Il indique que les coûts des trajets portés à l’échelle individuelle sont bien supérieurs à ceux des entreprises privées, des autorités publiques ainsi qu’aux coûts des externalités du trafic. En outre, les incitations et chocs exogènes testés ont eu des impacts très différenciés au niveau spatial, avec des cas où l’incitation au covoiturage pouvait mener à des impacts environnementaux négatifs. Cela suggère donc de bien considérer le contexte local et les potentielles inégalités spatiales avant l’application d’une politique de covoiturage quotidien.