Thèse soutenue

The end was not quite yet : les apports d'une psychologie sociale culturelle dans l'appréhension d'évènements inachevés

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Auteur / Autrice : Pauline Mercier
Direction : Nikos Kalampalikis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 24/01/2023
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire GRePS (Lyon) - Groupe de Recherche en Psychologie Sociétale / GRePS
Jury : Président / Présidente : Valérie Haas
Examinateurs / Examinatrices : Brady Wagoner
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascal Marchand, Tania Zittoun

Mots clés

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Résumé

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Réaffirmer les attaches conceptuelles entre représentations sociales, mémoires collectives et récits, et les appréhender dans le contexte d’interconnexion et de polyphonie qui nous est actuel, nous a emmené à questionner la narration collective d’évènements récents. Les patterns connus d’histoires ont souvent été décrits comme devant comporter un début – un milieu – une fin. Autrement dit, raconter inclut une situation initiale – une complication – un dénouement. Pourtant, partant du constat que nos conversations quotidiennes se composent de narrations d’évènements dont les péripéties ne sont pas toujours achevées, il semble donc autorisé de se demander comment un groupe procède pour les raconter. Qu’est-ce que cela implique d’un point de vue représentationnel et mémoriel ? Pour étudier cette question, nous avons choisi deux exemples d’évènements pour lesquels the end was not quite yet : le mouvement des Gilets Jaunes en 2018 ainsi que le Covid-19 (et la situation du premier confinement) en 2020. Ces deux évènements sont des objets sociaux symboliquement chargés. Ils demeurent en négociation avec des souvenirs et représentations qui nous permettent de les ancrer dans un autre univers de connaissance. Nous avons cherché la méthode qui s’approcherait au plus près d’une conversation naturelle. Ainsi, dans le cadre de cette thèse la méthode des focus groups (FG) s’est imposée comme étant la plus à même pour faire jaillir la lumière des dimensions constituées et constituantes des représentations sociales. La tâche principale était l’écriture collective de l’évènement récent inachevé. Nous avons mené deux campagnes de FG, l’une entre mars et avril 2019, l’autre au mois de juin 2020. Au total, 16 focus groups pour un échantillon de 68 participant.es. Nous proposons une analyse de notre corpus à travers une grille offrant une combinaison de quelques-uns des travaux instruisant sur les manières et les matières du souvenir. Notre analyse des corpus fait apparaitre que ce qui est utile à dire, n’est pas forcément utile à écrire. Les récits représentent soit une réduction, soit un élargissement des expériences invoquées par les participant.es lors des discussions. Parfois paradoxales, les représentations du temps, de la mémoire, de l’histoire et des Autres ont permis aux participant.es d’éclairer ces évènements face à la contrainte de devoir les écrire. Les contextes (sociohistoriques, représentationnels et relatifs à la situation d’entretien) ont agi comme des faisceaux traversant l’objet qui a été pensé par et pour le groupe. Dans ce cadre, les participant.es ont dû faire preuve de flexibilité représentationnelle et mémorielle afin de répondre aux besoins du présent.