Thèse soutenue

Coévolution des mécanismes d'encodage de l'information orthographique au cours de l'acquisition de la lecture

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Auteur / Autrice : Brice Brossette
Direction : Bernard LétéJonathan Grainger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie cognitive
Date : Soutenance le 07/07/2023
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo) (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d’Étude des Mécanismes Cognitifs (Lyon) - Laboratoire d'étude des mécanismes cognitifs
Jury : Président / Présidente : Stéphanie Mathey
Examinateurs / Examinatrices : Eva Commissaire, Stéphanie Ducrot
Rapporteur / Rapporteuse : Stéphanie Mathey, Ludovic Ferrand

Résumé

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L'objectif de cette thèse était d'étudier la coévolution des mécanismes d'encodage de l'information orthographique durant l'apprentissage de la lecture. Le premier chapitre s'est appuyé sur le travail de Grainger et al. (2016) pour réaliser une caractérisation théorique de trois mécanismes orthographiques, à savoir : l'Encodage Position-Spécifique (EPS), l'Encodage Position-Invariant (EPI) et l'Intégration Spatiale (IS). Cette caractérisation visait à soulever deux questions de recherche. La première consistait à déterminer comment la mise en place d'un mécanisme particulier influençait ou était influencée par la mise en place des deux autres mécanismes durant l'apprentissage de la lecture. La seconde question avait pour objectif de décrire leur interdépendance fonctionnelle pour rendre compte de leur efficacité respective. Ces questions ont été examinées empiriquement dans le deuxième chapitre à travers deux études qui ont mesuré la performance de chacun des mécanismes considérés chez des enfants de la 2ème à la 6ème année d'apprentissage de la lecture. Le troisième chapitre propose une réflexion théorique sur la façon dont ces mécanismes sont utilisés pour encoder les unités de la lecture, telles que la lettre, le mot et la phrase. Cette réflexion a conduit à étendre les questions de recherche précédentes aux processus impliqués dans l'encodage de ces unités, en particulier à étudier la relation entre les capacités d'identification du mot écrit et les capacités à traiter plusieurs mots en parallèle pour construire une représentation de la phrase. Ces questions ont été examinées empiriquement dans deux études présentées dans le quatrième chapitre. La première étude, menée auprès d'adultes, avait pour objectif de décrire les relations d'efficacité entre l'encodage des unités lettre, mot et phrase. La seconde étude, menée auprès d'enfants en 2ème, 4ème et 6ème année d'apprentissage, avait pour objectif de spécifier la trajectoire développementale de la capacité à construire une représentation syntaxique de la phrase par le traitement en parallèle des mots, et de déterminer dans quelle mesure cette capacité était liée à la capacité d'identification des mots écrits. Les résultats de ces quatre études ont été soumis à une analyse critique dans la section de discussion. Ces résultats confirment les relations d'interdépendance fonctionnelles liant les mécanismes EPS, EPI et IS et leur influence sur la mise en place de ces mécanismes lors de l'apprentissage de la lecture. En particulier, un degré d'efficience du mécanisme EPI équivalent à celui attendu en 5ème d'apprentissage est nécessaire à l'implémentation du mécanisme IS dans des conditions naturelles de lecture. Enfin, l'analyse critique de ces résultats a permis de mettre en évidence trois points de vigilance pour les futures études portant sur l'exploration de l'hypothèse de coévolution des mécanismes orthographiques. Premièrement, la nature des processus engagés dans les tâches et leur recouvrement doit pouvoir être identifiée avec précision. Deuxièmement, un travail méthodologique rigoureux doit être amorcé pour développer des procédures expérimentales adaptées à la population des apprentis lecteurs. Troisièmement, la première année d'apprentissage de la lecture constitue une fenêtre temporelle essentielle à une compréhension complète de l'hypothèse de la coévolution des mécanismes orthographique, dans laquelle des mesures de l'exposition à l'écrit sont nécessaires. En cela, ce travail de thèse aura permis de fournir les premiers éléments de caractérisation théorique et empirique de cette hypothèse originale et de dresser les contours de son exploration future.