Thèse soutenue

Composer avec la mort à venir : Une ethnographie des épreuves en EHPAD (2016-2021)

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Auteur / Autrice : Catherine Maurize
Direction : Bertrand Ravon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Socio-Anthropologie
Date : Soutenance le 27/03/2023
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Max Weber (Lyon ; Saint-Étienne ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Mallon
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Marie Charazac, Michel Castra
Rapporteur / Rapporteuse : Blandine Destremau, Marc-Henry Soulet

Résumé

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Cette recherche est née d'un questionnement ancré dans mon expérience professionnelle des impasses d’une action publique en direction des personnes de grand âge, désincarnée et décontextualisée. L’enjeu est d’aborder de façon renouvelée la question de l’accompagnement en EHPAD.Ainsi la thèse interroge l’attention socialement et professionnellement accordée aux épreuves de la fin de la vie et de la mort à venir, entre chronos et kaïros, à partir d’une sociologie de l’action située, pour documenter l’expérience de l’institutionnalisation au fil des épreuves traversées. Une enquête ethnographique a été menée dans deux établissements, autour du déploiement des malentendus entre résident.es et professionnel.les, malentendus saisis comme des dilemmes pratiques et éthiques. L’approche compréhensive, dans le temps long de l’immersion, a permis de suivre les professionnel.les et les résident.es au quotidien, par une enquête attentive aux situations sensibles et aux troubles dans la relation d’aide et de soin.Ce faisant, la thèse interroge le travail d’institutionnalisation de la mort à venir, régie par des normes spécifiques, entre des conditions ordinaires d'existence, des pratiques d’accompagnement codifiées et un statut de défunt socialement défini. La mort, même si elle apparaît niée institutionnellement, ne peut pas être niée concrètement par les professionnel.les qui y sont régulièrement confronté.es. L’enjeu consiste en définitive à faire tenir les résidentes, les résidents et le collectif professionnel. En ce sens, la recherche s’intéresse au travail, fondé sur l’implicite, qui permet un ajustement au cours des choses sans que la mort en tant que telle n’apparaisse dans le régime ordinaire de l’action. Elle propose également un suivi ethnographique des dispositions institutionnelles, éthiques, pratiques qui se font jour, notamment autour de la mémoire des résident.es.L'institutionnalisation se déploie, comme une situation liminale, de laquelle émerge une interdépendance entre un « éprouver » et un « agir » en contexte vulnérable, ce qui caractérise la spécificité de l’expérience-EHPAD.