Thèse soutenue

Vers une compréhension fine du déterminisme du masting : une approche multi-échelle de l’étude de la fructification des chênes de régions tempérées

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Auteur / Autrice : Emilie Fleurot
Direction : Samuel VennerMarie-Claude Bel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie des communautés, fonctionnement des écosystèmes
Date : Soutenance le 03/07/2023
Etablissement(s) : Lyon 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Evolution Ecosystèmes Microbiologie Modélisation (Lyon ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Biométrie et Biologie Evolutive
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Desouhant
Examinateurs / Examinatrices : Samuel Venner, Marie-Claude Bel, Nathalie Bréda, Didier Le Thiec, Anne Duputié
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Bréda, Didier Le Thiec

Résumé

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Le masting est une stratégie de reproduction présente chez de nombreuses plantes pérennes dont plusieurs espèces d’arbres forestiers. Cette stratégie se caractérise par de fortes variations interannuelles de de la production de fruits, ces fluctuations étant synchronisées entre les arbres d’une même population. Les fortes variations de l’abondance des graines créées par cette stratégie ont des impacts en cascade sur la dynamique des écosystèmes forestiers, de l’impact direct sur la dynamique des communautés de consommateurs de graines jusqu’à des impacts socio-économiques. Malgré le nombre croissant d’études portant sur cette stratégie de reproduction, les mécanismes qui le sous-tendent restent mal connus, empêchant toute tentative de prédiction crédible de l’intensité annuelle de la fructification ainsi que du devenir de ces fructifications dans le contexte du changement climatique. L’objectif principal de cette thèse est d’approfondir la connaissance des mécanismes qui sous-tendent le masting des chênes de régions tempérées grâce à l’étude des patrons de reproduction de ceux-ci à l’échelle de l’arbre et de la population. Cette thèse a également pour ambition d’améliorer notre compréhension de l’impact du changement climatique en cours sur les chênaies et leur régénération. Pour cela, nous avons utilisé diverses approches exploratoires sur deux jeux de données inédits, l’un quantifiant la dynamique interannuelle de floraison chez le chêne sessile et l’autre mesurant la concentration aérienne journalière en pollen de chêne tout au long de l’année. Mes résultats montrent que i) contrairement à ce qui est dit dans la littérature, l’effort de floraison varie fortement entre années et contribue fortement à la variabilité interannuelle de la fructification ; ii) la limitation pollinique, un processus important du masting des chênes, est sous-tendue par la concentration en pollen dans l’air, une variable reflètant à la fois l’effort annuel de production de pollen et la synchronisation saisonnière de la floraison ; iii) l’impact du changement climatique sur le masting du chêne est, au moins en partie, médié par la phénologie pollinique, un paramètre influençant l’intensité de la limitation pollinique.