Thèse soutenue

Caractérisation radiobiologique de pathologies de l'oeil et premier modèle de cataractogenèse radioinduite

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Auteur / Autrice : Joëlle Al choboq
Direction : Nicolas Foray
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Recherche clinique, innovation technologique, sante publique
Date : Soutenance le 19/06/2023
Etablissement(s) : Lyon 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Interdisciplinaire Sciences-Santé (Villeurbanne ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Radiations (défense, santé et environnement) (Lyon ; 2021-....)
Jury : Président / Présidente : Carole Burillon
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Foray, Carole Burillon, Nicolas Fortunel, Pierre Verrelle, Corinne Michel-Dot, Juliette Thariat
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Fortunel, Pierre Verrelle

Résumé

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L’œil est un système pluritissulaire qui peut présenter après irradiation un vieillissement accéléré ou des cancers. Ces risques seraient plus élevés quand les individus sont génétiquement prédisposés. Toutefois, l’influence du facteur individuel et les bases scientifiques des doses-seuils impliquées dans les mécanismes de la cataractogenèse radioinduite restent encore méconnues. Effectués dans le cadre de l’Unité 1296 Inserm « Radiations : Défense, Santé, Environnement », les travaux de cette thèse se sont centrés sur le développement d’un modèle mécanistique de la réponse individuelle aux radiations ionisantes basé sur le transit cyto-nucléaire de la protéine ATM, acteur majeur de la réponse au stress (modèle RIANS) appliqué à diverses pathologies de l’œil et notamment au cristallin. Tout retard du transit d’ATM, causé par des protéines dites « X » surexprimées dans le cytoplasme et substrats d’ATM, peut entraîner une radiosensibilité (toxicité), une radiosusceptibilité (cancer) et ou une radiodégénérescence (vieillissement accéléré). Avec l’objectif général de mieux documenter la réponse aux radiations ionisantes de l’œil et notamment la formation des cataractes, cette thèse a été divisée en trois parties. Dans la première partie, nous avons vérifié la validité du modèle RIANS pour 4 syndromes génétiques représentatifs de pathologies de l’œil : le syndrome d’Usher (USH) (cécité), le rétinoblastome (RB) (cancer), le syndrome d’immunodéficience combinée à des aberrations chromosomiques et une dysmorphie faciale (ICF) (déformation) et le syndrome de Rothmund-Thomson (RTS) (cataractes juvéniles). Les protéines mutées responsables de ces syndromes (USH, Rb, DNMT3B, RECQL4) ont été identifiées comme étant des protéines X « syndromiques » et soulignent l’importance du facteur individuel dans la réponse anormale aux radiations. Dans la deuxième partie, nous avons procédé à la caractérisation radiobiologique du cristallin avec des cellules humaines et porcines. Nous avons identifié une protéine X, BFSP2, spécifique du cristallin, dont l’abondance dans le cytoplasme et son affinité pour ATM favoriserait la radiosensibilité et la radiodégénérescence. L’action de BFSP2, protéine X « tissulaire », s’ajouterait alors à celles des protéines X syndromiques en favorisant l’effet individuel sur la cataractogenèse radioinduite. Dans la troisième partie, nous avons quantifié l’effet du vieillissement spontané ou radioinduit en utilisant les couronnes que forme ATM autour du noyau comme biomarqueur spécifique. Evoluant suivant la dose de radiations ionisantes, le temps post-irradiation et le facteur individuel, les cinétiques d’apparition et de disparition des couronnes périnucléaires d’ATM permettent ainsi de mieux définir les scénarios d’expositions où le risque de cataractes est plus élevé. De nouvelles expériences sont en cours pour compléter ce modèle unifié.