Thèse soutenue

Réseaux cellulaires de l’Ocytocine et de la Vasopressine au cours du développement : étude anatomique et influence d’un stress précoce

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Auteur / Autrice : Marie Habart
Direction : Angela Sirigu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 20/03/2023
Etablissement(s) : Lyon 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo) (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de sciences cognitives Marc Jeannerod (Lyon ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Caroline Demily
Examinateurs / Examinatrices : Bice Chini, Valery Grinevich, Olivier Raineteau, Nicolas Renier
Rapporteurs / Rapporteuses : Bice Chini, Valery Grinevich

Résumé

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L’ocytocine (OXT) et la vasopressine (AVP) sont deux neuropeptides synthétisés au niveau de l’hypothalamus et libérés en périphérie et au niveau central. En périphérie OXT et AVP sont relâchés dans le sang où ils vont atteindre leur structure cible pour assurer leur fonction tel que l’accouchement, ou la rétention d’eau, respectivement. Au niveau central OXT et AVP sont étudiés depuis plusieurs décennies pour leur rôle majeur dans les comportements sociaux, où ils participent à l’attachement, à l’empathie et les comportements maternels. Afin de comprendre le champ des implications de l’OXT et de l’AVP il semble donc nécessaire de pourvoir identifier les bases neurales à l’origine de la synthèse de ces neuropeptides. Pour se faire, nous avons dans une première étude, cartographier les cellules OXT et AVP depuis la naissance noté P0, ainsi qu’à P3, P7, P14 et jusqu’à l’âge adulte noté P56. Nous avons ainsi montré que le réseau cellulaire OXT, contrairement à l’AVP, évoluait jusqu’à deux semaines après la naissance (P14) pour atteindre un nombre de cellules constant jusqu’à l’âge adulte. Cette croissance cellulaire est région dépendante puisqu’elle se produit uniquement dans trois régions hypothalamiques : le noyau paraventriculaire, le noyau periventriculaire et l’aire antérolatérale préoptique. Les réseaux de l’OXT et de l’AVP en période périnatale sont moins bien moins étudiés que chez l’adulte. Pourtant les premiers moments de vie sont également ceux des premières interactions sociales notamment et principalement avec la mère. Faisant suite à nos résultats, nous avons émis l’hypothèse qu’un événement social extérieur durant cette période de croissance périnatale pourrait influencer la trajectoire développementale de ces réseaux. Pour tester notre hypothèse nous avons utilisé un paradigme connu de stress précoce de vie : la séparation maternelle. Nous avons ainsi séparé la mère de sa progéniture plusieurs heures par jours, puis nous avons observé le réseau OXT et AVP à P3, P7 et P14. De manière surprenante nous n’avons pas eu d’effet de la séparation à 3 et 7 jours postnataux, mais un effet à 14 jours. Ces résultats nécessitent d’être complétés par une étude à plus long terme afin de pouvoir lier d’éventuelles différences comportementales à l’âge adulte, avec les modifications cellulaires que nous avons observées. Nos études sur les réseaux cellulaires de l’OXT et de l’AVP sont menées par l’utilisation d’immunomarquage associé à de la transparisation (méthode iDisco+). Combinée à la microscopie à feuillet de lumière cette méthode d’analyse 3D permet la visualisation des réseaux d’intérêt dans un cerveau de souris entier. Dans une troisième partie méthodologique, nous avons détaillé le processus utilisé pour arriver à l’étude tridimensionnelle de ces réseaux. Avec une méthode détaillée et adaptée en fonction des stades développementaux, ainsi qu’une modélisation 3D et un recalage dans l’Allen brain atlas. Par ailleurs, l’imagerie et la microcopie étant beaucoup moins étudié que la transparisation, nous avons également effectué de nombreuses analyses comparatives avec différents paramètres d’acquisition, afin de mettre en lumière les conditions nécessaires ainsi que les points limitants de ce type de microscopie.