Thèse soutenue

Caractérisation expérimentale de l’endommagement Thermo-Hydro-Mécanique dans les argilites

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Auteur / Autrice : Coffi Gbewade
Direction : Dragan GrgicAlbert Giraud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique - Génie Civil
Date : Soutenance le 14/12/2023
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles (Lorraine ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : GéoRessources (Nancy)
Jury : Président / Présidente : Mahdia Hattab
Examinateurs / Examinatrices : Dragan Grgic, Albert Giraud, Jianfu Shao, Jérôme Fortin, Mai-Linh Doan
Rapporteur / Rapporteuse : Jianfu Shao, Jérôme Fortin

Résumé

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Prévoir et gérer un endommagement thermique et ou hydromécanique des roches dans le domaine de l'ingénierie souterraine représentent des défis majeurs qui ne sont pas complètement compris. Ces altérations peuvent entraîner des conséquences sérieuses sur la stabilité des ouvrages, mettant ainsi en péril la durabilité et la résilience des infrastructures critiques. Cette thèse vise à contribuer à la compréhension des processus Thermo-Hydro-Mécanique (THM) inhérents aux applications de la géo-ingénierie afin de permettre une évaluation plus précise des risques associés grâce à des expérimentations en laboratoire. Une première série d'expérimentations sur l'argilite du Callovo-oxfordien a visé l'étude de l'influence de la température sur ses propriétés mécaniques dans le contexte du stockage géologique des déchets radioactifs en France. Ainsi, des essais de compression en cellule triaxiale ont été réalisés en condition pseudo-drainée avec des mesures de déformations à différentes températures (20, 40, 60, 80, 100 et 150 °C), pressions de confinement (0, 4 et 12 MPa) et orientations des échantillons (parallèle et perpendiculaire au plan de litage). L'analyse des coefficients élastiques indique que, dans tous les cas, un dommage anisotrope se développe pendant le chargement déviatorique en raison de l'ouverture de microfissures axiales. En outre, la déformation maximale et la résistance augmentent lorsque les pressions de confinement augmentent. La phase de chauffage initiale génère une surpression transitoire de l'eau interstitielle due à l'expansion thermique, qui crée des microfissures probablement parallèles au plan de litage. Une diminution globale de la résistance maximale avec l'augmentation de la température (jusqu'à 100 °C) est observée en raison des dommages thermo-hydro-mécaniques induits par le chauffage initial. Pour les échantillons parallèles soumis à des conditions uniaxiales, cette diminution est la plus importante et la dilatance volumétrique se développe pendant le chargement pour les températures les plus élevées. Pour toutes les autres conditions, la diminution est plus modérée et il n'y a pas de dilatance parce que la pression de confinement réduit la création de microfissures thermo-induites initialement qui sont également fermées lorsque la contrainte axiale augmente pendant les essais de compression lorsque l'orientation est perpendiculaire. Il n'y a pas d'impact notable de la température (jusqu'à 100 °C) sur l'évolution des coefficients élastiques. La résistance maximale augmente pour la température la plus élevée (150 °C) dans tous les cas, en raison de la vaporisation de l'eau et de la forte désaturation des échantillons, ce qui induit le développement d'une succion capillaire très importante. Une seconde série d'expérimentation a été réalisée sur des échantillons cylindriques d'argilite Tournemire afin d'étudier l'endommagement induit Hydro-Mécaniquement (HM) lors des essais de fracturation hydraulique. Quatre essais de fracturation ont été réalisés dans une cellule de compression triaxiale de type tube creux avec des vitesses d'injection d'eau différentes. Les échantillons ont été soumis à un état de contrainte représentatif de l'état de contrainte in situ. Les dommages induits par le couplage HM sont analysés à l'aide de mesures de déformations et de l'écoute des émissions acoustiques (EA). Les résultats ont montré que l'augmentation de la vitesse d'injection a tendance à augmenter la pression de rupture du puits d'injection. Néanmoins, les pressions à la rupture lors des essais sont largement inférieures à la valeur de prédiction théorique sauf pour l'essai avec la plus haute vitesse d'injection pour lequel la pression à la rupture est supérieure à la valeur prédictive. L'anisotropie du matériau a également tendance à changer le mode de rupture du puits.