Thèse soutenue

Perceptions des infirmières concernant l’évolution de leur rôle dans le bon usage des antibiotiques et la lutte contre l’antibiorésistance en EHPAD

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Auteur / Autrice : Céline Bridey
Direction : Nathalie Thilly
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 14/12/2023
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale BioSE - Biologie, Santé, Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Adaptation, mesure et évaluation en santé. Approches interdisciplinaires
Jury : Président / Présidente : Yves Hansmann
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Thilly, Claire Baudron Roubaud, Jean-Marc Boivin
Rapporteurs / Rapporteuses : Yves Hansmann, Claire Baudron Roubaud

Résumé

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La lutte contre l’antibiorésistance est essentielle pour pouvoir garantir une réponse thérapeutique aux infections. Á ce titre, elle constitue un véritable enjeu de santé publique. En EHPAD, les infections et les prescriptions d’antibiotiques sont fréquentes. Les infirmières et les infirmières de pratique avancée (IPA) pourraient avoir un rôle plus important dans le bon usage des antibiotiques en EHPAD (BUA). Peu d'études ont exploré les connaissances, les perceptions et les pratiques des infirmières en matière de BUA dans les EHPAD, et aucune n'a examiné l'évolution potentielle de leur rôle. Les objectifs de ce travail étaient : 1) Identifier les perceptions des infirmières d’EHPAD concernant leur rôle dans le bon usage des antibiotiques et les évolutions potentielles de leurs missions dans ce domaine en prenant en compte les leviers et les freins 2) Soumettre à l’avis de la profession des infirmières des EHPAD de France les évolutions potentielles identifiées du rôle de l’infirmière dans le bon usage des antibiotiques afin d’évaluer leur faisabilité et leur acceptabilité. En termes de résultats, les infirmières avaient une vision positive du développement de leurs compétences et de leurs missions en matière de BUA. Les missions actuelles des infirmières en matière de BUA vont de la détection des signes cliniques infectieux à la surveillance clinique des résidents. À l'avenir, grâce à la formation, à l'évolution du cadre législatif et à un meilleur travail en équipe pluridisciplinaire, les infirmières des EHPAD interrogées ont formulé des propositions d’évolution de leur rôle dans le BUA en proposant de renforcer leur rôle actuel en matière d’utilisation des antibiotiques en effectuant différentes missions : réaliser des tests de dépistage par bandelette urinaire de leur propre initiative, discuter avec les médecins généralistes de la pertinence de la décision de prescrire un antibiotique, intervenir dans le choix de la forme galénique de l’antibiotique, surveiller l'efficacité et les effets indésirables potentiels du traitement antibiotique et éduquer/former les résidents et leurs proches ainsi que les aides-soignantes. En ce qui concerne les nouveaux rôles potentiels, les infirmières des EHPAD pourraient prélever des échantillons d'urine pour effectuer un ECBU de leur propre initiative, prescrire des tests microbiologiques en laboratoire et modifier la forme galénique de l’antibiotique ou encore la voie d'administration de l'antibiotique prescrits par le médecin généraliste. Les IPA pensaient elles qu'elles pourraient passer en premier recours concernant la prescription des antibiotiques pour les infections urinaires, être en appui des infirmières et apporter une expertise en gestion des infections à l‘établissement. En conclusion, ces propositions doivent être évaluées au moyen d’études interventionnelles afin d'évaluer leur impact sur la qualité des soins et la sécurité des résidents et leur mise en œuvre dans l'organisation des EHPAD.