Thèse soutenue

Des environnements professionnels analogues au défi spatial : étude des réponses adaptatives au stress et contre-mesures de santé pour un maintien opérationnel sous contrainte

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Auteur / Autrice : Barbara Le Roy
Direction : Charles Martin-KrummMarion Trousselard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 04/12/2023
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale BioSE - Biologie, Santé, Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Adaptation, mesure et évaluation en santé. Approches interdisciplinaires
Jury : Président / Présidente : Olivier Gapenne
Examinateurs / Examinatrices : Charles Martin-Krumm, Marion Trousselard, Angelique Van Ombergen, Olivier Manen, Anne Pavy-Le Traon
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Gapenne, Angelique Van Ombergen

Résumé

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A l’aube des prochaines missions spatiales de longue durée, explorer les étoiles n’a jamais été aussi réel. Ces missions exposeront les astronautes à des conditions de vie extrêmes auxquelles ils devront s’adapter. Des conditions similaires existent dans plusieurs environnements analogues sur Terre, et leurs études peuvent fournir une opportunité pour améliorer la compréhension des défis que pose l’adaptation de l’être humain sous contrainte. Ces milieux peuvent être marqués par un climat vigoureux, une absence de lumière naturelle, un danger extrême, des installations et des fournitures limitées, l’isolement des proches ou l’interaction obligatoire avec les membres de l’équipage. Ils sont rarement rencontrés par la plupart des êtres humains et concernent principalement certaines professions dans le cadre de missions limitées. L’objectif de cette Thèse est ainsi (1) d’étudier l’impact des environnements analogues à l’espace sur les capacités adaptatives humaines (i.e., psychologiques, cognitives, physiologiques et sensorielles) ; et (2) d’identifier des profils à risque au cours de la mission et d’évaluer des contre- mesures de santé pour maintenir la santé et les performances des astronautes.L’impact de cinq environnements analogues à l’espace (i.e., vols paraboliques en microgravité et gravité partielle, simulation au risque nucléaire, radiologique, biologique et chimique, simulation de survie en mer, sous-marin nucléaire lanceur d’engins, base de recherche en Antarctique) a été étudié. Ces analogues ont été choisis comme modèle pour cibler différentes temporalités des missions spatiales (e.g., trajet, danger, confinement, durée) et intégrer les contraintes d’isolement, de confinement, d’inhabituel, voire d’extrême. Des profils d’adaptation ont été établis par un modèlede réseau d’interactions psychosensorielles et par un modèle de machine learning appliqué au fonctionnement intéroceptif et parasympathique avant le départ en mission. L’exploration de trois contre-mesures a été conduite à travers une revue de la littérature sur les technologies et programmes permettant d’améliorer l’intégration des informations sensorielles internes, le développement d’un outil permettant une activité physique immersive pour améliorer l’état de présence en renforçant les bénéfices de l’activité physique ainsi que la stimulation de la branche auriculaire du nerf vague afin de renforcer l’activité parasympathique du système nerveux autonome.Les résultats mettent en évidence une carte des effets bénéfiques et négatifs qui demandent à être confirmés avant des applications aux milieux écologiques. Il ressort de ces 11 études scientifiques que l’adaptation est un processus multifactoriel, non linéaire au cours du temps et qui implique que les équipages soient suffisamment sélectionnés et entrainés. L’intelligence artificielle a le potentiel de notamment pouvoir identifier des profils d’adaptation sur l’état psychophysiologique avant le départ. Par ailleurs, nos résultats ont révélé la nécessité de cibler des contre-mesures qui renforcent les voies intéroceptives et le tonus vagal pour maintenir les performances des membres de l’équipage.Ainsi, l’ensemble de ces travaux permettent de mettre en évidence certains enjeux posés par les missions spatiales de demain. Nos résultats donnent un aperçu de leurs impacts physiologiques, cognitifs, sensoriels et comportementaux afin de mieux comprendre comment les êtres humains sont capables d’adaptation. Ils fournissent un cadre pour l’étude de l’adaptation sous contrainte, particulièrement important à la lumière des prochaines expéditions spatiales plus longues vers des destinations plus lointaines.