Thèse soutenue

Relations entre sismicité et déformations asismiques dans une mine profonde. Exemple de la mine de Garpenberg, Suède

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Auteur / Autrice : Emeline Lhoumaud
Direction : Yann GunzburgerJannes Lennart KinscherMarianne Conin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géosciences
Date : Soutenance le 29/09/2023
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles (Lorraine ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : GéoRessources (Nancy)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Cappa
Examinateurs / Examinatrices : Yann Gunzburger, Jannes Lennart Kinscher, Marianne Conin, Mai-Linh Doan, Pierre Dublanchet, Savka Dineva, Beata Orlecka-Sikora
Rapporteurs / Rapporteuses : Mai-Linh Doan, Pierre Dublanchet

Résumé

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Des répéteurs microsismiques (Mw < 1 sur l'échelle de magnitude des moments) ont été observés dans la mine profonde de Garpenberg, en Suède. Les répéteurs sont bien connus en sismologie et font l'objet d'études depuis des décennies au niveau des plaques tectoniques. Ils sont généralement associés à la présence de fluage sur des plans de faille qui chargent de manière répétée les mêmes aspérités sismiques. Toutefois, la présence de répéteurs dans un contexte minier est surprenante, car l'état de contraintes évolue constamment au fur et à mesure de l'avancement de l'excavation. Dans le cadre de cette thèse, nous proposons d'étudier l'origine de ces répéteurs sismiques en milieu minier, et plus précisément la nature des structures qui portent ces répéteurs et les mécanismes qui ont conduit à leur chargement. Pour ce faire, nous avons combiné différentes échelles et domaines d'étude. Tout d'abord, une étude à grande échelle a mis en évidence une corrélation statistique entre certaines lithologies et la présence de répéteurs. Afin d'étudier plus en détails les structures qui portent les répéteurs sismiques et la manière dont ils sont chargés, un réseau local a été installé dans un sill pillar situé à une profondeur de 1 km. Ce réseau est constitué de géophones, de forages non destructifs et de cellules de déformation, et vise à atteindre une famille de répéteurs spécifique dans le sill pillar. Les analyses des forages révèlent la présence d'un remplissage de phyllosilicates sur des failles orientées comme le plan sismique nodal, couramment associés à du fluage. Cependant, aucun indice dans les carottes ne nous permet d'identifier une zone ou une fracture spécifique comme étant l'aspérité recherchée. Cela montre la difficulté d'observer la source sismique de répéteurs sismiques pour des événements à si petite échelle, même avec une installation locale à proximité de la source. Les analyses des données de déformation ont montré différents types de comportement, avec parfois une phase de fluage entre l'excavation et le début de l'activité sismique. Des changements d'orientation des déformations, parfois transitoires, sont également observés entre différentes phases de déformation. Deux mécanismes différents sont proposés et discutés : une sismicité déclenchée par du fluage sur un plan de faille ou une sismicité déclenchée par un fluage d'abord diffus dans le massif puis relocalisé progressivement le long de discontinuités. En perspective, l'acquisition de données supplémentaires permettra d'étudier plus en détails les structures et qui portent les répéteurs et les mécanismes qui les chargent. En particulier, un projet de recherche ANR FIMOPTIC vise à améliorer la localisation de la source sismique et prévoit d'utiliser des appareils de mesures de déformation à fibre optique.