Réponse du peuplier et de ses communautés microbiennes rhizosphériques et endophytes exposés au phénanthrène
Auteur / Autrice : | Lilian Gréau |
Direction : | Aurélie Cébron, Damien Blaudez |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Écotoxicologie, biodiversité, écosystèmes |
Date : | Soutenance le 28/03/2023 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles (Lorraine ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire des Environnements Continentaux (Vandoeuvre-lès-Nancy) |
Jury : | Président / Présidente : Laurence Fraissinet-Tachet |
Examinateurs / Examinatrices : Aurélie Cébron, Damien Blaudez, Etienne Yergeau, Abdelhak El Amrani, Joaquim Vila | |
Rapporteur / Rapporteuse : Laurence Fraissinet-Tachet, Etienne Yergeau |
Mots clés
Résumé
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sont des polluants organiques persistants dans les sols dont l'élimination peut être effectuée par les plantes et les communautés microbiennes associées (phytoremédiation). Bien que les HAP puissent être absorbés et transportés dans les tissus végétaux, le rôle potentiel des endophytes dans la biodégradation des HAP et l'atténuation de leur toxicité a été sous-estimé au détriment des microorganismes rhizosphériques qui ont été largement étudiés. Dans ce contexte, il semble nécessaire d'évaluer la réponse de la plante et de son microbiome à la présence de HAP pour mieux comprendre l'impact global de la contamination du sol. La réponse du peuplier (Populus x canadensis) à un gradient de huit concentrations de phénanthrène (PHE), un HAP modèle à 3-cycles, a été étudiée en utilisant des stratégies complémentaires combinant l'analyse du transcriptome (par 2 approches : expression différentielle des gènes (DEGs) et utilisation de l'outil DRomics), des mesures d'activités enzymatiques en réponse au stress oxydatif et le suivi de la croissance des plantes. La biomasse des plantes était de plus en plus faible le long du gradient. La voie de l'éthylène mais aussi la biosynthèse des phénylpropanoïdes/flavonoïdes ont été stimulées par la présence de PHE. Les taux de transcrits et les niveaux d'activités de plusieurs gènes/enzymes impliqués dans la réponse au stress oxydatif ont également été stimulés. De plus, une concentration élevée de PHE altérait l'expression de gènes de défenses contre les stress biotiques dans les racines, tandis que l'activité photosynthétique était accrue. Ensuite, nous avons étudié l'impact du gradient de PHE sur les communautés microbiennes rhizosphériques et endophytiques par séquençage Illumina MiSeq. La contamination par les HAP a modifié les structures des communautés bactériennes et fongiques dans le sol alors que seules les communautés fongiques ont été impactées dans les racines. L'abondance relative de nombreux taxons a diminué en présence de HAP. L'exploration des fonctions bactériennes liées aux cycles biogéochimiques a révélé que plusieurs fonctions telles que la dégradation de la matière organique étaient négativement impactées par le PHE. A l'inverse, les dégradeurs potentiels de HAP ont été favorisés dans le sol exposé à ce contaminant. Enfin, le potentiel des endophytes pour atténuer le stress des plantes induit par le PHE a été étudié. Des isolats endophytes fongiques et bactériens ont été obtenus à partir de racines de peupliers cultivés dans un sol contaminé par le PHE. Leur capacité à promouvoir la croissance des plantes et à tolérer/biodégrader le PHE a été mise en évidence in vitro et les isolats les plus intéressants ont été réinoculés au peuplier. Parmi les différentes combinaisons testées, un consortium bactérien-fongique est apparu comme un candidat prometteur pour des perspectives de phytoremédiation. Globalement, l'utilisation d'une approche unique associant un gradient de contamination et des outils omiques, a permis de mettre en évidence l'impact d'une contamination par le PHE sur la physiologie du peuplier et ses communautés microbiennes associées. Ce travail est le premier à étudier les réponses couplées d'une plante avec ses microorganismes associés à la contamination par les HAP en utilisant une plante couramment utilisée en phytoremédiation et un sol présentant une contamination historique avec des communautés microbiennes adaptées.