Identification de biomarqueurs de cellules souches cancéreuses du cancer bronchique non à petites cellules
Auteur / Autrice : | Boutaîna Chandouri |
Direction : | Fabrice Lalloué, Vincent Carré |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie Chimie Santé mention Immunologie, oncologie, inflammation, infectiologie |
Date : | Soutenance le 14/12/2023 |
Etablissement(s) : | Limoges |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ω-LIM-Biologie-Chimie-Santé (Limoges ; 2022-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Contrôle de l’Activation Cellulaire, Progression Tumorale et Résistance thérapeutique |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Odile Jauberteau-Marchan |
Examinateurs / Examinatrices : Fabrice Lalloué, Patrick Brest, Christine Varon, Nicolas Girard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Brest, Christine Varon |
Mots clés
Résumé
Le cancer bronchique est l'une des principales causes de décès liées au cancer dans le monde. Malgré les avancées scientifiques, son diagnostic et la prise en charge des patients restent difficiles en raison du manque de biomarqueurs permettant de prédire l'agressivité de la tumeur et le risque de récidive. Ceci est particulièrement marqué aux stades précoces, avec un taux de récidive pouvant aller jusqu'à 15 % à 2 ans. L’augmentation de l’agressivité tumorale et du risque de récidive pourraient notamment s’expliquer par la présence d’une population cellulaire particulière au sein de la tumeur connue sous le nom de cellules souches cancéreuses (CSCs). En effet, ces dernières sont décrites comme étant responsables de l'initiation, de la progression, de l'agressivité du cancer et de la résistance thérapeutique. Ainsi, les CSCs pourraient constituer des biomarqueurs pronostic pertinents pour la surveillance des patients atteints de cancer bronchique afin de prévenir les récidives. Toutefois, la détection des CSCs basée sur les marqueurs actuels manquent de spécificité et de fiabilité, ce qui empêche son application en routine clinique.Dans le cadre de cette étude, notre travail se focalise sur la validation d'une approche diagnostique et pronostique destinée à détecter de manière précoce et spécifique les CSCs en se basant sur la reconnaissance de motifs de glycosylation particuliers (sur)exprimés à la surface de ces CSCs. Cette méthode de détection repose sur une analyse immunohistochimique (IHC) à l’aide d’un mélange de lectines, d'origine végétale, biotinylées (LungSTEM-MIX) qui a été développé par la société Carcidiag Biotechnlogies. L'objectif principal était de démontrer l'efficacité du LungSTEM-MIX à détecter et isoler spécifiquement des CSCs à partir d'une population hétérogène de cellules tumorales de cancer bronchique.Dans un premier temps, des approches in vitro et in vivo ont été réalisées afin d’évaluer l’efficacité du MIX dans la détection et l'isolement spécifique des CSCs pulmonaires. En parallèle, une comparaison avec un marqueur de référence bien établi, tel que CD133, a été entreprise pour caractériser les CSCs in vitro. Puis, des tests ex vivo ont été effectués pour évaluer le potentiel clinique du MIX en termes de détection spécifique des CSCs. Ainsi, nous avons effectué des immunohistochimies (IHC) sur une cohorte de 221 patients atteints de carcinome bronchique non à petites cellules (CBNPC) provenant des Hospices Civils de Lyon et d'AMSBIO. Cette analyse a été menée en utilisant l'IHC sur des microarrays tissulaires (TMA), ce qui a permis de classer les patients et de les stratifier selon un score basé sur le marquage obtenu grâce au MIX.Les résultats ont révélé que le MIX permettait une détection et un tri spécifiques des CSCs avec un enrichissement significatif en CSCs en comparaison avec la fraction de cellules positive au marqueur CD133/1. Les études in vivo ont confirmé ces résultats en montrant que les cellules MIX+ présentaient une capacité tumorigénique significativement plus élevée. Enfin, les résultats obtenus ex vivo ont montré que la coloration obtenue avec le MIX était corrélée à la survie globale des patients atteints de CBNPC au stade précoce révélant la pertinence pronostique au niveau clinque du MIX. Ces constatations suggèrent que cette approche pourrait permettre la détection précoce de l'agressivité tumorale et compléter la classification actuelle des tumeurs.En conclusion, ces résultats suggèrent que la détection des CSCs avec le MIX pourrait fournir un outil pronostique permettant aux cliniciens de mieux stratifier les patients aux stades précoces afin de prévenir le risque de rechute et d’adapter la prise en charge thérapeutique.