Politiques contemporaines du polar français (2004-2019)
Auteur / Autrice : | Lucie Amir |
Direction : | Jacques Migozzi, Natacha Levet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures mention Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance le 13/12/2023 |
Etablissement(s) : | Limoges |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures, Sciences de l’Homme et de la Société (Limoges ; 2022-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Espaces Humains et Interactions Culturelles |
Jury : | Président / Présidente : Matthieu Letourneux |
Examinateurs / Examinatrices : Gisèle Sapiro | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Ève Thérenty, Alexandre Gefen |
Mots clés
Résumé
Ce travail de thèse prend pour objet les conceptions de la littérature qui accompagnent depuis le tournant du XXIe siècle le renouveau du polar sur le territoire français. Pendant que la presse fait encore le portrait d’une « littérature de rebelles », contestataire et contre-culturelle, engagée dans la dénonciation des dysfonctionnements du monde social, il documente le déclin du « gauchisme littéraire » du néo-polar des années 1970-1990. Contre le lieu commun du « polar politique », il analyse l'étendue complexe et hétérogène des « politiques du polar ». L’étude explore les malentendus que recouvrent les imaginaires qui assoient le genre dans le champ littéraire, dégage les contours d’une pragmatique adaptée à un marché éditorial élargi et aux politiques culturelles locales qui se sont emparées du polar depuis deux décennies.Empruntant aux sciences sociales de la littérature et à l’analyse du discours, la thèse s’appuie sur un corpus littéraire correspondant aux quelque 200 romans primés sous l’étiquette « polar » entre 2004 et 2019, mais aussi sur une importante collecte de discours issus de la presse, des festivals littéraires et d’une vingtaine d’entretiens réalisés avec des auteurs, des éditeurs et des prescripteurs (organisateurs de prix et de festivals). Elle défend l’hypothèse d’une relecture républicaine du polar qui se serait progressivement imposée avec son institutionnalisation. Celle-ci façonne, à partir d’un genre de grande consommation qui est aussi une littérature du réel, un forgeur de la citoyenneté éclairée, la médiation par excellence d’une autonomisation intellectuelle redevenue, à gauche, un horizon central de l’émancipation.