Thèse soutenue

L'apprentissage et la pratique du français au Mali : interférences linguistique et sociolinguistique

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Auteur / Autrice : Cheick Omar Diallo
Direction : Nicolas CouégnasSophie Anquetil
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage mention Linguistique
Date : Soutenance le 29/09/2023
Etablissement(s) : Limoges
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures, Sciences de l’Homme et de la Société (Limoges ; 2022-)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches sémiotiques
Jury : Président / Présidente : Sylvester Nhneanotnu Osu
Examinateurs / Examinatrices : Sylvester Nhneanotnu Osu, Abdelhadi Bellachhab, Mohamed Embarki, Anne Sardier
Rapporteurs / Rapporteuses : Abdelhadi Bellachhab, Mohamed Embarki

Mots clés

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Résumé

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Résumé :Le présent travail aborde deux questions : les erreurs d'interférences de langage par les élèves et la pratique des enseignants dans les écoles bilingues au Mali. Le premier problème est le phénomène de contact linguistique dans le contexte de l’enseignement bilingue/multilingue. Dans ce contexte, le français et le bamanankan s'influencent aujourd'hui dans différents domaines linguistiques : phonétique, phonologie, morphosyntaxe, lexicale, sémantique, stylistique... Ces influences sont souvent dues à l'apprentissage parallèle des deux langues. Elles sont aussi et surtout dues à l'absence d'unités correspondantes.D'une part, lorsque la coexistence des deux langues devient un fait, il faut dire que, si l'on n'y prend garde, cela peut conduire à l'appauvrissement du bamanankan par rapport au français, compte tenu du statut des deux langues.Suite à une analyse minutieuse des différents cas d’interférences recueillis à partir d'enregistrements de séquences de classes et de devoirs écrits d'élèves bilingues (français- bamanankan), nous proposons des remédiations didactiques en fonction du type d’interférence. Compte tenu de l'énorme besoin de terminologie non seulement pour les concepts linguistiques, mais aussi pour d'autres domaines, tels que les termes d'évaluation pour les notes d'évaluation en classe du primaire, les glossaires de lexiques spécialisés font l'affaire.Le deuxième problème est que, des écoles de première génération, aux écoles à curriculum bilingue et aux écoles à pédagogie convergente, le modèle d’enseignement bilingue mis en place dans les écoles primaires maliennes peine encore à atteindre l'effet escompté de bilinguisme fonctionnel. C'est dans cette perspective que cette étude s'intéresse aussi aux pratiques pédagogiques des enseignants bilingues pour le transfert des compétences de L1 à L2.Pour atteindre notre objectif, qui est d'observer comment les pratiques pédagogiques dans les classes bilingues facilitent le transfert des acquisitions de L1 à L2, nous avons mené des enquêtes qui se sont déroulées en deux phases : la première phase l’accent est mis sur l’observation en classe, la seconde a pu recueillir des informations sur les représentations des enseignants concernant la mise en œuvre du curriculum.Pour solliciter les commentaires des enseignants et les élèves sur l’enseignement à curriculum bilingue, nous avons élaboré un questionnaire comportant deux (2) rubriques de base. Pour l'observation en classe, d'une part, nous avons développé une grille d'observation qui permet d'analyser les erreurs d’interférences des élèves et les pratiques des enseignants. D'autre part, nous avons utilisés une variété d'appareils numériques (caméras, tablettes, magnétophones) pour enregistrer des séquences de classe. Cela permet d'enregistrer quatre sessions, dont trois sessions peuvent être utilisées.Au terme de l'analyse des différentes donnes recueillies sur les pratiques des enseignants, nous avons pu constater qu'il existait des failles dans la mise en œuvre du curriculum et que la traduction était la principale stratégie utilisée par les enseignants bilingues pour opérer le transfert des connaissances de L1 vers L2. De notre point de vue, le recours à la traduction comme outil didactique risque d'amener les enseignants à faire tout leur enseignement en L1. De plus, la traduction ne peut faciliter l'acquisition du bilinguisme fonctionnel, qui demeure le but ultime de l'apprentissage bilingue, puisque son seul but est de comprendre ce que dit l'enseignant.Par conséquent, une pédagogie favorable au transfert devrait être basée sur une approche contrastive pour permettre une analyse inter-systémique de L1 et L2. Les propositions didactiques pour améliorer les pratiques d’enseignement, le contenu des manuels et les programmes de formation s'inscrivent dans la logique de cette approche comparative.