LUDRUK : Théâtre et société à Java Est (Indonésie). Étude d’un genre ancien dans ses usages contemporains
Auteur / Autrice : | Agung Wibowo |
Direction : | Charles Illouz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie historique, sociale et culturelle |
Date : | Soutenance le 10/03/2023 |
Etablissement(s) : | La Rochelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Euclide (La Rochelle ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique (Nantes) |
Jury : | Président / Présidente : Monique Jeudy-Ballini |
Examinateurs / Examinatrices : Charles Illouz, Monique Jeudy-Ballini, Pascal Bouchery, Cécile Chantraine, Rémy Madinier, Chandra Nuraini-Grangé | |
Rapporteur / Rapporteuse : Monique Jeudy-Ballini, Pascal Bouchery |
Mots clés
Résumé
En prise constante sur l’actualité de la vie villageoise, des instances administratives régionales, des discours politiques et militants qui s’affrontent sur les médias nationaux, le ludruk, théâtre populaire de Java Est, démontre une capacité générique à corriger, réviser, rénover sans cesse ses contenus ludiques comme si sa survie en dépendait. De telles initiatives, potentiellement transgressives des discours dominants, ont depuis l’indépendance du pays, et auparavant durant l’occupation néerlandaise puis japonaise, convaincu les autorités des champs politiques et religieux d’imposer une surveillance étroite des artistes et organisateurs de spectacles. L’armée indonésienne, notamment pendant la période de l’Orde Baru de Suharto, a pris le contrôle de la plupart des troupes circulant à Java Est. À l’heure de la Reformasi, ce fut au ministère de l’Éducation et de la Culture d’engager un vaste programme de standardisation d’un théâtre trop protéiforme dans ses inspirations, ses trouvailles scéniques et ses scénarios sommaires livrés à l’improvisation des acteurs. Mais le ludruk dispose de manière latente d’une possibilité dissidente, celle des incartades de l’humour et de la dérision qui le définisse intrinsèquement. Le ludruk, dont l’inventivité faite de bric et de broc conserve le cadre épuré du théâtre de cour, aligne toujours les figures fondamentales de la « chanteuse-danseuse transgenre » (tandhak) et du « clown à la langue déliée » (badut), tous deux porteurs des dissonances entre les idéaux sociaux et politiques et les réalités de la vie ordinaire.