Thèse soutenue

Le cryptoméria de La Réunion (Cryptomeria japonica) : durabilité naturelle face aux termites et aux champignons Basidiomycètes et aux termites et apports de la spectroscopie proche infrarouge dans la prédiction de ses caractéristiques

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Auteur / Autrice : Jérôme Vuillemin
Direction : Marie-France ThévenonAlain BastideFabrice Davrieux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des organismes
Date : Soutenance le 15/12/2023
Etablissement(s) : La Réunion
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Technologies et Santé (Saint-Denis, La Réunion ; 2010-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de physique et d'Ingénierie mathématique pour l'énergie et l'environnement (Saint-Denis, Réunion) - Physique et Ingénierie Mathématique pour l'Énergie, l'environnemeNt et le bâtimenT
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Charrier, Tahiana Ramananantoandro, Laëtitia Adelard, Daouïa Messaoudi
Rapporteurs / Rapporteuses : Bertrand Charrier, Tahiana Ramananantoandro

Mots clés

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Résumé

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Le Cryptoméria (Cryptomeria japonica) est la seule essence de bois exploitable dans la construction à La Réunion. Cependant, sa durabilité variable face aux champignons Basidiomycètes et aux termites constitue un frein au déploiement de son utilisation à La Réunion, où les conditions climatiques sont particulièrement favorables à la dégradation des matériaux biosourcés par ces agents. L’étude consiste donc à déterminer avec précision la durabilité naturelle de cette essence face à deux espèces de champignons ubiquistes (Poria placenta et Coniophora puteana) et deux espèces de termites (Coptotermes gestroi de La Réunion et Reticulitermes flavipes de France continentale), en réalisant un échantillonnage très large (4 arbres issus de 2 forêts ; éprouvettes prélevées dans l’aubier, le duramen externe et le duramen interne). Afin de réaliser une analyse comparative des résultats, des planches de duramen de Pin Sylvestre (Pinus sylvestris), réputé peu durable face à ces agents biologiques et de Red Cedar (Thuja plicata), ayant une bonne durabilité, sont utilisées. L’influence du délavage des éprouvettes en laboratoire et du vieillissement naturel de planches de Cryptoméria en situation d’emploi 3.2 pendant 7 ans est également mesurée afin de mieux déterminer la performance de cette essence. Les éprouvettes non délavées, délavées et exposées naturellement sont soumises aux champignons et aux termites selon les protocoles normalisés européens (respectivement XP CEN/TS 15083-1, 2006 et EN 117, 2013). En complément, la spectroscopie proche infra-rouge, couplée à la chimiométrie, est utilisée afin de mettre en évidence les effets du délavage, distinguer les essences de bois, déterminer la densité et la teneur en eau des éprouvettes et prédire la durabilité face aux champignons Basidiomycètes. Les résultats confirment la variabilité de la durabilité du duramen de Cryptoméria de La Réunion face aux champignons, et plus particulièrement P. placenta, champignon le plus discriminant. Les dispositions prévues dans la norme EN 350 (2016), ne permettent pas de classer cette essence car les valeurs individuelles de perte de masse se répartissent dans les 5 classes de durabilité, dont 90% dans les classes 1 à 3. Le Red Cedar est classé « Très Durable » et le Pin Sylvestre « Non Durable ». Les résultats des éprouvettes délavées et issues de planches exposées permettent de mieux appréhender la performance du Cryptoméria. Après délavage, 77% des éprouvettes sont classées « Faiblement Durables » et 80% des éprouvettes exposées sont classées « Non Durable ». Ceci indique que le délavage en laboratoire est moins agressif que l’exposition naturelle, et que la durabilité résiduelle du Cryptoméria est moindre après 7 ans d’exposition naturelle, durée inférieure à la garantie donnée sur les produits de la construction en France (au moins 10 ans). Le délavage n’a pas d’influence sur la performance du Red Cedar et du Pin Sylvestre. Les résultats face aux termites sont conformes à la littérature : le Cryptoméria est « sensible » aux deux espèces de termites ; le Pin Sylvestre est « Sensible » à C. gestroi et le Red Cedar « Moyennement durable » face ce termite. Le délavage ou l’exposition naturelle n’influent pas sur ces résultats. Les résultats permettent de proposer des révisions dans les normes européennes portant sur la durabilité face aux champignons et aux termites. La spectroscopie est un outil performant dans la distinction des essences de bois, la détermination de la densité et de la teneur en eau, ainsi que dans la prédiction de la durabilité face aux champignons. Ce qui permet d’envisager cet outil prédictif dans l’industrie du bois et dans le cadre d’expertises.