Lipodystrophie partielle familiale de type 2 – description phénotypique et étude des paramètres d'insulino-résistance et d'inflammation dans une population atteinte du variant pathogène p.(Thr655Asnfs*49).
Auteur / Autrice : | Guillaume Treiber |
Direction : | Estelle Nobecourt-Dupuy, Marie-Paule Gonthier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie, médecine et santé |
Date : | Soutenance le 12/12/2023 |
Etablissement(s) : | La Réunion |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences, Technologies et Santé (Saint-Denis, La Réunion ; 2010-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Diabète athérothrombose et thérapies Réunion Océan Indien (Saint-Denis, Réunion) |
Jury : | Président / Présidente : Bruno Fève |
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Fève, Véronique Béréziat, Isabelle Jéru, Corinne Vigouroux, Héléna Mosbah | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Véronique Béréziat, Isabelle Jéru |
Mots clés
Résumé
Rationnel et objectif : La lipodystrophie partielle familiale de type 2 (FPLD2) ou syndrome de Dunnigan est caractérisée par un morphotype lipodystrophique partiel qui s’associe à des complications métaboliques et cardio-vasculaires sévères résultants de la dysfonction du tissu adipeux. L’étude des mécanismes moléculaires impliqués dans l’étiopathogénie de la dysfonction adipocytaire dans la FPLD2 demeurent complexes. L’hypothèse d’un état inflammatoire qui pourrait y contribuer est suspecté. Par ailleurs, il existe sur l’ile de la Réunion, un variant pathogène du gène LMNA appelé variant ''réunionnais'' (p.(Thr655Asnfs*49)). Ce travail de thèse a pour objectif de définir et clarifier le phénotype des sujets porteurs homozygotes ou hétérozygotes du variant pathogène « réunionnais » et d’analyser en particulier l’homéostasie glycémique et de l’insuline chez ces patients à très haut risque de diabète. En lien avec l’exploration des mécanismes de la dysfonction adipocytaire, le profil inflammatoire et le taux de certains biomarqueurs d’intérêt du tissu adipeux de cette population FPLD2 sera évalué. Le profil inflammatoire dans la FPDL2 sera par ailleurs comparé avec celui d’une population insulino-résistante présentant une obésité, autre pathologie du tissu adipeux.Principaux résultats : Le premier axe de recherche a permis de souligner la très forte prévalence des complications métaboliques chez les patients atteints de la mutation réunionnaise. La prévalence des complications notamment métaboliques, semble globalement similaire à celles rapportées dans des cohortes de patients porteurs du variant typique p.(Arg482Trp/Gln). L’impact métabolique semble plus fort chez les patients homozygotes et nos données soulignent par ailleurs la gravité de la composante cardiaque qui les touche et détermine le pronostic de morbi-mortalité des ces patients homozygotes.Le second axe de recherche confirme une prévalence élevée d'anomalies de la tolérance au glucose (41% de diabète, 24% de prédiabète) au sein de la population Dunnigan réunionnaise. Les données sur les taux d'insuline et du c-peptide pendant l'HGPO, soulignent la présence d'une résistance à l'insuline à un stade très précoce de la maladie. Les taux d’adiponectine étaient diminués chez tous les sujets atteints de FPLD2, et étaient corrélés avec les marqueurs représentant la sensibilité à l'insuline. Par ailleurs, les taux d’adiponectine étaient significativement plus bas chez les sujets FPLD2 normo-glycémiques par rapport aux individus sains non mutés.Notre troisième axe de recherche démontre que les taux d’adiponectine sont aussi significativement plus bas dans la lipodystrophie en comparaison du statut d’obésité. Par ailleurs, nous avons observé que les taux de MCP-1 étaient significativement plus élevés dans la FPLD2 en comparaison de l’obésité. Enfin, nous avons constaté que les niveaux systémiques d'IL-6 et de TNF-α semblaient comparables entre les sujets FPLD2 et ceux présentant une obésité.Conclusions : Le niveau d'expression du variant pathogène ‘réunionnais’ détermine la gravité de la lipoatrophie et des complications métaboliques en lien notamment avec une très forte résistance à l'insuline se développant à un stade précoce de la maladie, ce qui conforte la nécessité d’un diagnostic systématique des anomalies de la tolérance au glucose. Le niveau d'expression génique module également le phénotype cardiaque, soulignant la nécessité d'un suivi cardiaque attentif chez ces patients. La FPLD2 est une maladie pro-inflammatoire mais dont le profil des biomarqueurs de l’inflammation semble différent de celui de l’obésité. Ceci pourrait s’expliquer par l'impact spécifique de la mutation du gène LMNA dans le tissu adipeux mais aussi dans d’autres organes.