Thèse soutenue

Adaptation des systèmes olfactifs de mouches des fruits Tephritidae à leur gamme de fruits hôtes

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Auteur / Autrice : Gaëlle Ramiaranjatovo
Direction : Bernard ReynaudVincent Jacob
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie et évolution
Date : Soutenance le 24/03/2023
Etablissement(s) : La Réunion
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Technologies et Santé (Saint-Denis, La Réunion ; 2010-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Peuplements végétaux et bioagresseurs en milieu tropical (Saint-Pierre, Réunion)
Jury : Président / Présidente : Anne Gauvin-Bialecki
Examinateurs / Examinatrices : Sébastien Lebreton
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne-Marie Cortesero, Emmanuelle Jacquin-Joly

Résumé

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Les signaux olfactifs sont d’une importance cruciale pour la localisation d’hôte par les insectes, afin que ces derniers effectuent leurs besoins primaires nécessaires à leur survie et à celle de leurs progénitures. Les insectes s’orientent en détectant et discriminant les composés volatils émis par leurs hôtes via leurs organes olfactifs. La diversité d’information portée par les multiples composés volatils présents dans l’environnement contraint les insectes à utiliser des stratégies olfactives efficaces. Toutefois, ces stratégies demeurent peu connues pour les espèces à large gamme d’hôte comme les mouches des fruits Tephritidae. Cette famille d’insecte inclue des clades explorant diverses gammes d’hôtes, allant d’une gamme d’hôte plus large pour les espèces généralistes et une gamme d’hôte plus restreinte pour les espèces spécialistes. Ainsi cette thèse a comme objectif d’étudier comment les systèmes olfactifs des mouches des fruits se sont adaptés à la perception des fruits hôtes. Le travail effectué n’apporte pas seulement une connaissance fondamentale sur l’aspect évolutif de l’olfaction des insectes, mais sert également de guide pour la recherche d’attractifs pour plusieurs espèces d’insectes ravageurs. De plus, des développements de nouvelles méthodes en écologie chimique ont été réalisés au cours de cette thèse afin de mener à bien cette investigation. Cette thèse se concentre sur Bactrocera dorsalis, une espèce très compétitive et polyphage, et sur sept autres espèces de Tephritidae qui engendrent des impacts économiques importants sur les cultures fruitières et légumières dans les îles du sud-ouest de l’océan Indien. Les analyses des émissions volatiles de 28 espèces de fruits hôtes de mouches des fruits a permis d’identifier les contraintes évolutives associées à chaque composé des fruits. Nous avons mis en évidence l’existence de composés communs à plusieurs fruits et des composés spécifiques à une ou quelques espèces de fruits. Les analyses en électroantennographie triple (EAG3) et en chromatographie en phase gazeuse couplée à un détecteur d’électroanteannographie triple (GC-EAD3) effectué sur les différentes espèces de mouches des fruits mettent en exergue une corrélation négative entre les activités antennaires et la diversité des fruits émetteurs. Les tests comportementaux ont montré que Bactrocera dorsalis préfère les composés spécifiquement émis par quelques espèces de fruits aux composés communs entre les fruits lorsque ceux-ci sont présentés à faible concentration. L'hypothèse d’une adaptation à la polyphagie pour les espèces généralistes pourrait expliquer ces observations. Une perspective à cette étude est donc de tester le potentiel de piégeage d’un leurre combinant des composés communs de fruits avec quelques composés spécifiques afin d’augmenter la sensibilité olfactive et l’attractivité des mouches.