Thèse soutenue

Épuration du biogaz à la ferme pour la production de biométhane : développement d'un procédé innovant par lavage à l'eau sous pression

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Eliot Wantz
Direction : Gilles HebrardNicolas Dietrich
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie des Procédés et de l'Environnement
Date : Soutenance le 25/05/2023
Etablissement(s) : Toulouse, INSA
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mécanique, énergétique, génie civil et procédés (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : TBI-Toulouse Biotechnology Institute - Toulouse Biotechnology Institute / TBI
Jury : Président / Présidente : Caroline Gentric
Examinateurs / Examinatrices : Rainier Hreiz, Jérémie Priarollo
Rapporteurs / Rapporteuses : Annabelle Couvert, Pierre Buffière

Résumé

FR  |  
EN

L’épuration du biogaz est une voie de valorisation de la filière méthanisation indispensable à la transition énergétique, permettant la substitution du gaz naturel d’origine fossile par une énergie renouvelable pour diverses applications. Mais la faible rentabilité économique pour de petites échelles de production, typiques d’une installation agricole de taille moyenne, représente aujourd’hui un véritable frein à son développement, alors que ces unités sont les plus compatibles sur le plan sociétal et environnemental. Ce travail a pour objectif de développer un procédé d’épuration par lavage à l’eau sous pression en colonne d’absorption, le procédé Epurogaz, permettant de répondre aux exigences de la filière et d’atteindre une rentabilité économique.Des approches de modélisation inédites ont été développées pour identifier des pistes d’améliorations. Ces modélisations prennent notamment en considération l’absorption concomitante du dioxyde de carbone et du méthane et la réduction du débit volumique de gaz qui se produit dans la colonne d’absorption, ainsi que les étapes de régénération de l’eau pour un fonctionnement en circuit fermé. La précision des prédictions obtenues par les simulations a été évaluée par une étude de sensibilité puis les résultats ont été validés par comparaison avec les résultats expérimentaux de la thèse de D.Benizri (2016).Les simulations ont mis en évidence l’importante amélioration de la pureté en méthane lorsque l’eau est régénérée sous un vide primaire plutôt qu’à pression atmosphérique grâce à une désorption accrue du gaz contenu dans l’eau. L’eau présente alors une concentration en gaz dissous plus faible qui se traduit ensuite par une absorption plus importante dans la colonne d’absorption, et donc une teneur en méthane plus importante dans le biométhane produit. Des estimations de consommation énergétique ont permis de définir une plage de vide optimale, entre 0.2 et 0.5 bar absolu, permettant d’atteindre les performances d’absorption optimales pour une consommation énergétique réduite.Par ailleurs, l’intégration d’une désorption de l’eau sous pression intermédiaire, entre la colonne d’absorption et la régénération finale de l’eau sous vide, permet de recirculer une fraction importante du méthane dissous dans la colonne d’absorption et ainsi d’augmenter son taux de récupération, et donc les performances économiques et environnementales de l’installation. Sur cette étape, une pression optimale peut être définie, correspondant à un maximum de récupération de méthane ne perturbant pas le fonctionnement de la colonne d’absorption. Cette pression, qui dépend également des autres paramètres opératoires, se situe généralement entre 3 et 4 bars. Cette désorption à pression intermédiaire conduit à la formation d’un mélange gaz-liquide nécessitant la séparation du gaz et du liquide. Un GLCC, séparateur cyclonique de mélange gaz-liquide, peut avantageusement être mis en œuvre en remplacement des ballons de séparation classiques afin de réduire les coûts du système.Ces innovations ont été intégrées à la fabrication d’un prototype d’épuration à pleine échelle élaboré pendant la durée du projet avec des partenaires industriels. Le prototype, dimensionné pour l’épuration d’un débit de biogaz de 20 à 40 Nm3/h, a été mis en place sur le site de méthanisation de la ferme de Lamothe à Seysses, en France, pour une campagne d’expérimentation qui a permis de confirmer les résultats des simulations et valider le fonctionnement du procédé en conditions de fonctionnement réelles. Les innovations ont permis d’obtenir un biométhane respectant les spécifications pour l’injection dans le réseau (et donc aussi la qualité carburant véhicule) avec un taux de méthane supérieur à 97% pour une consommation énergétique équivalente aux valeurs données dans la littérature.Une étude économique complétée par une analyse de cycle de vie a montré la pertinence du procédé développé pour l’épuration du biogaz à petites échelles.