Aspects de la physique carrollienne
Auteur / Autrice : | David Rivera betancour |
Direction : | Marios Petropoulos |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance le 06/12/2023 |
Etablissement(s) : | Institut polytechnique de Paris |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Physique Théorique (Palaiseau ; 1958-....) - Centre de Physique Théorique [Palaiseau] |
Jury : | Président / Présidente : Blaise Goutéraux |
Examinateurs / Examinatrices : Marios Petropoulos, Christos Charmousis, Xavier Bekaert, Olivera Miskovic, Anastasios Petkou | |
Rapporteur / Rapporteuse : Christos Charmousis, Xavier Bekaert |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Nous étudions divers aspects et applications gravitationnelles de la dynamique carrollienne. Les systèmes carrolliens se manifestent lorsque la vitesse de la lumière s’annule. Nous construisons des équations dynamiques générales carrolliennes et galiléennes valables pour des géométries carrolliennes/newtoniennes arbitraires, courbes et dépendantes du temps, l’accent étant mis sur l’hydrodynamique. La présence d'un courant U(1) est aussi prise en compte. Cette démarche suit deux approches : basée sur l'invariance de l'action sous Carroll/Galilée et Weyl, ou par la prise d'une limite de grande/petite vitesse de la lumière dans le tenseur énergie-impulsion relativiste et le courant U(1). La dynamique est régie par la conservation d'un ensemble de moments qui résultent soit de la variation de l'action par rapport aux différentes composantes de la géométrie carrollienne/newtonienne, soit apparaissent à différents ordres dans le développement en c du tenseur énergie-impulsion. Ces deux approches concordent, mais il est montré que la procédure de limite est plus riche en raison de la possibilité d’embrasser des situations avec des degrés de liberté supplémentaires. En fait, c'est cette liberté qui nous permet de déterminer dans quelles conditions l'invariance hydrodynamique est préservée lorsqu’on prend la limite de grande/petite vitesse de la lumière. Nous montrons que dans la limite galiléenne standard l'invariance hydrodynamique est perdue, mais récupérée en ajoutant deux degrés de liberté supplémentaires dans le développement en c du courant de chaleur et des courants U(1). Dans le cas carrollien, l'invariance sous changement de repère hydrodynamique survit lorsque le comportement du tenseur énergie-impulsion est inspiré des fluides carrolliens holographiques. Nous présentons enfin l'analyse des courants associés aux isométries carrolliennes/galiléennes. Dans le cas carrollien/galiléen, ces courants ne sont pas toujours conservés et des conditions supplémentaires doivent être imposées.La dérivation présentée pour la dynamique carrollienne transcende les fluides. Nous étudions le champ scalaire conforme sur une géométrie carrollienne générale et analysons les extensions carrolliennes de la théorie de Chern-Simons gravitationnelle à trois dimensions. Dans cette analyse, on découvre des dynamiques électriques et magnétiques codées à différents ordres en puissances de la vitesse de la lumière de l'action relativiste parente. Deux actions supplémentaires apparaissent, nommées paramagnétique et paraélectrique, respectivement.Dans l’esprit de la dualité jauge/gravité plate, nous étudions la dynamique des espace-temps asymptotiquement plats d'un point de vue carrollien. Nous montrons que les espace-temps à Ricci nul sont exprimés dans une jauge covariante vis-à-vis du bord nul. Cette jauge est une extension de la jauge de Newman-Unti, valable pour constante cosmologique finie ou nulle. Le cas plat correspond à une limite carrollienne au bord. L'espace de solutions à Ricci nul résultant est constitué d'un ensemble infini de données carrolliennes. On y trouve la géométrie conforme carrollienne, les moments en nombre fini de la théorie du bord et un nombre infini de tenseurs arbitraires, obtenus en développant le tenseur énergie-impulsion relativiste d'origine en série de Laurent. Tous obéissent aux équations de bilan de flux carrolliennes. Pour les solutions de type Petrov algébrique, cette structure carrollienne au bord permet de déterminer les charges gravitationnelles usuelles. Nous retrouvons le développement multipolaire de la masse et du moment angulaire pour la famille de Kerr-Taub-NUT. Nous étudions enfin comment le groupe d'Ehlers de type Möbius agit sur les données du bord nul. Pour les espace-temps stationnaires, ce groupe se manifeste comme une transformation locale des observables carrolliennes du bord nul. Pour la solution de Kerr-Taub-NUT par exemple, la transformation de la masse/nut est une rotation de l'énergie/Cotton.