Thèse soutenue

Synthèse, chimie redox et étude de la structure électronique de complexes de lanthanides avec des ligands aromatiques de tailles différentes.

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Auteur / Autrice : Nolwenn Mahieu
Direction : Grégory Nocton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie
Date : Soutenance le 01/12/2023
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de chimie moléculaire (Palaiseau, Essonne) - Laboratoire de chimie moléculaire / LCM
Jury : Président / Présidente : Olivier Maury
Examinateurs / Examinatrices : Grégory Nocton, Lucie Norel, Michael Neidig, Nicolas Mézailles, Thomas Simler
Rapporteurs / Rapporteuses : Lucie Norel, Michael Neidig

Mots clés

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Résumé

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Ce travail de thèse s’intéresse à différents aspects de la chimie organométallique des lanthanides.Dans un premier temps, l’utilisation de ligands permettant la stabilisation des espèces divalentes de thulium a été appliquée à des réactions d’activation de petites molécules (CO, CO2 et dérivés de pyridine). Les complexes obtenus possédant de fortes colorations, une étude combinée de leurs structures moléculaires et de leurs spectres d’absorption UV-visible a été menée. Cela a révélé une corrélation entre l’angle formé par le dérivé pyridine avec le squelette carboné et le profil du spectre d’absorption, particulièrement des angles faibles mènent à des coefficients molaires d’absorption élevés. Cette connaissance de la réactivité des lanthanides divalents a été utilisé dans une seconde étude, où un ligand plus large, le cyclononatétraenyl ligand, ou Cnt, a été étudié. Des réactions préliminaires avaient montré qu’il permettait la formation de complexe sandwich linéaire et neutre avec certains lanthanides. Cependant, lors de sa réaction avec le diiodure de dysprosium, la formation d’une liaison carbonée entre deux unités de Cnt, procédant probablement par couplage radicalaire, a été observée. Le dimère de dysprosium ainsi formé possède les caractéristiques d’un complexe contenant des dysprosiums trivalents. De légers changements dans les conditions de réactions et particulièrement un abaissement de la température (- 35 °C) ont permis l’isolation d’un autre dimère où le Cnt réduit forme un pont entre les deux centres métalliques. L’analyse de la structure obtenue par diffraction des rayons X montre une certaine symétrie dans l’arrangement, ce qui est également supporté par les calculs menés sur cette molécule qui prévoient la délocalisation d’un électron sur les deux dysprosiums, leur conférant un degré d’oxydation de 2.5 chacun. En revanche, cette hypothèse est infirmée par la signature magnétique, plus compatible avec une faible interaction antiferromagnétique entre les deux métaux. D’autres caractérisations ont été effectuées mais il reste difficile de tirer une conclusion claire en raison de l'extrême sensibilité du complexe dimère. Pour continuer d’explorer ces complexes, la synthèse a été modifiée pour utiliser des composés trivalents plus facile à manipuler. De plus, une stratégie hétéroleptique a été choisie, permettant l’isolation de composés dimériques très similaires. La structure obtenue pour ce dimère montre une dissymétrie indiquant une potentielle différence électronique pour les deux dysprosiums. Cette valence mixte est aussi supportée par la présence d’une forte bande d’absorption dans le visible, typique de cette structure électronique. La combinaison de ces deux études a permis la réduction du nombre d’hypothèses expliquant le comportement des dimères pontés. De plus, cela a permis de mettre en exergues les particularités du ligand Cnt notamment son caractère redox actif, sa flexibilité et sa présence comme deux isomères : cis-cis,cis,trans (trans) et cis-cis,cis,cis (cis). Afin de mieux comprendre leurs comportements, des études d’isomérisation, du ligand seul et dans un complexe hétéroleptique avec le ligand cyclooctatétraenyl, ont été menés. Ainsi, la forme cis-cis,cis,trans (trans) du ligand Cnt s’isomérise sous irradiations, à des longueurs d’onde du proche UV et du visible (370 nm – 450 nm), aucune isomérisation n’est observée avec des longueurs d’ondes plus élevées. De plus, aucune retro-isomérisation n’a été observée. La situation du complexe est très différente car le ratio trans/cis a pu être contrôlé par la nature du lanthanide ainsi que les longueurs d’ondes d’irradiation utilisées. Cela a permis de rationaliser le comportement d’isomérisation du ligand Cnt et permettra d’explorer la possibilité d’une réactivité associée. Finalement, ce travail de thèse a permis d’étendre notre connaissance sur la réactivité des lanthanides divalent ainsi que notre compréhension du comportement du ligand Cnt.