Thèse soutenue

Une approche hydrodynamique et holographique aux instabilités des suprafluides

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Auteur / Autrice : Filippo Sottovia
Direction : Blaise Goutéraux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 07/11/2023
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de physique théorique (Palaiseau, Essonne) - Centre de Physique Théorique [Palaiseau] / CPHT
Jury : Président / Présidente : Laurent Sanchez-Palencia
Examinateurs / Examinatrices : Blaise Goutéraux, Julian Sonner, Karl Landsteiner, Francesco Nitti, Daniel Areán Fraga
Rapporteurs / Rapporteuses : Julian Sonner, Karl Landsteiner

Mots clés

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Résumé

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La suprafluidité est un état de la matière caractérisé par l’absence de flux visqueux et de transfert de chaleur. Elle survient lorsqu’une symétrie globale continue de type U(1) est brisée spontanément. Le gradient du champ de Goldstone associé détermine la vélocité suprafluide. À temperature non-nulle, le fluide possède une composante normale, qui contribue également au flot de la charge. Une prédiction célèbre de Landau est que le système souffre d’une instabilité lorsque la vitesse suprafluide dépasse une certaine valeur critique. Landau détermina cette valeur dans un régime de basse température en supposant le système invariant sous les transformations de Galilée et que le fluide normal est constitué de particules libres avec une statistique de Bose-Einstein.L’approximation hydrodynamique permet de décrire les systèmes avec interactions aux échelles d’espace et de temps longues comparées à celles où l’équilibre thermodynamique est établi localement. Dans cette thèse, nous appliquons cette approche hydrodynamique afin de determiner un la vitesse critique des suprafluides. En particulier, aux grandes valeurs de la vitesse suprafluide, nous trouvons qu’un mode collectif hydrodynamique passe dans le demi-plan supérieur des fréquences complexes, ce qui signale une instabilité dynamique. Cette instabilité est en fait d’origine thermodynamique, car elle est provoquée par un changement de signe d’une dérivée seconde de l’énergie libre. Nous étudions l’occurrence de cette instabilité dans deux configurations différentes : la “limite-test”, où la temperature et de la vitesse du fluide normal sont figées, et une approche complète, qui les inclut. Dans les deux cas nous vérifions nos résultats à l’aide de la dualité entre théorie de jauge et de gravité. Nous trouvons une très bonne concordance entre les fréquences caractéristiques du système hydrodynamique et les fréquences quasinormales de la théorie de gravitation. Cela nous permet donc de vérifier notre critère dans un modèle holographique. Notamment, notre critère (formulé sans référence à un modèle en particulier) est valide indépendamment du couplage et ne requiert pas d’invariance sous les transformations de Galilée. En dernier lieu, nous montrons aussi qu’il reproduit la limite de Landau une fois appliqué à des suprafluides galiléens avec statistiques de Bose-Einstein.