Essais en Économie Urbaine et Environnementale
Auteur / Autrice : | Léa Bou Sleiman |
Direction : | Benoit Schmutz, Patricia Crifo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 14/06/2023 |
Etablissement(s) : | Institut polytechnique de Paris |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches et d'études sur les stratégies et les technologies (Palaiseau, Essonne ; ....-1999) - CREST - Centre de Recherche en économie et Statistique |
Jury : | Président / Présidente : Gilles Duranton |
Examinateurs / Examinatrices : Benoit Schmutz, Patricia Crifo, Katheline Schubert, Vincent Viguié, Isis Durrmeyer, Don E. Davis | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Katheline Schubert, Vincent Viguié |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse se situe à l'intersection de l'économie urbaine et de l'économie de l'environnement. Elle combine des méthodes quasi-expérimentales et des modèles théoriques pour mieux comprendre les impacts des politiques de transport dans les villes d'aujourd'hui.Les deux premiers chapitres étudient les impacts des politiques de réduction de voiries sur la congestion et la pollution. Le chapitre 1, en collaboration avec Dominique Bureau, analyse comment la prise en compte du changement climatique justifie le réajustement des voies express urbaines tel qu'il a été entrepris dans diverses métropoles. Nous développons un modèle théorique visant à fournir un cadre pour déterminer les cas dans lesquels la suppression des voies rapides peut être justifiée dans le contexte de la décarbonisation des villes. En introduisant des externalités de pollution dans le modèle, nous montrons que dans certains cas, une réduction marginale de l'offre routière peut augmenter le coût du bien-être social. L'idée d'un ajustement radical est donc au cœur du modèle.Le chapitre 2 évalue les différents impacts des politiques de fermeture de routes, en se concentrant sur une fermeture majeure qui a eu lieu à Paris en 2016 : la "Voie Georges Pompidou". En s'appuyant sur une stratégie de différence en différence basée sur la direction et le moment du trafic, qui est mise en œuvre sur des données détaillées de capteurs routiers, je montre que la fermeture a déplacé la congestion sur deux ensembles de routes : les routes locales et le périphérique. En analysant les données relatives à la qualité de l'air, je constate que le déplacement de la congestion a entraîné une augmentation significative des concentrations de NO2. Bien que seul un petit nombre de navetteurs se soit détourné vers le périphérique, la relation en U entre la vitesse de circulation et les émissions a entraîné une augmentation significative de la pollution. D'après mes estimations, jusqu'à 90% des coûts de pollution ont été supportés par les résidents à faible revenu qui vivaient autour du périphérique, loin des nouvelles aménités créées par la fermeture et en dehors de la juridiction responsable de la décision de la piétonisation de la voie "Georges pompidou".Le chapitre 3, en collaboration avec Benoît Schmutz, examine le rôle des politiciens dans l'influence de la part des navetteurs en voiture. Plus précisément, nous étudions comment l'orientation politique d'une municipalité affecte la mise en œuvre de politiques de transport qui favorisent les options de transport durable, et comment ces politiques influencent à leur tour les schémas d'utilisation de la voiture. En nous appuyant sur des données relatives aux municipalités françaises concernant les déplacements domicile-travail sur une décennie et les élections municipales, nous utilisons une analyse de discontinuité de la régression (RDD) qui exploite les variations quasi-aléatoires de l'affiliation politique du maire à la suite d'élections rapprochées. Nous démontrons que la couleur politique d'une municipalité influence la part des navetteurs en voiture dans la municipalité. En particulier, l'élection d'un maire de gauche par rapport à un maire de droite diminue la proportion de navetteurs en voiture. Cet effet est d'autant plus important si nous ne prenons en compte que les navetteurs intra-muros.