Thèse soutenue

Identification expérimentale des sources acoustiques à l'origine du bruit de décrochage d'un profil de pale d'éolienne

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Auteur / Autrice : Lisa Sicard
Direction : Romain Monchaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique des fluides et des solides, acoustique
Date : Soutenance le 06/12/2023
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de la mécanique et applications industrielles (Palaiseau, Essonne ; 2015-....)
Etablissement opérateur d'inscription : École nationale supérieure de techniques avancées (Palaiseau, Essonne ; 1741 -....)
Jury : Président / Présidente : Lutz Lesshafft
Examinateurs / Examinatrices : Romain Monchaux, Régis Marchiano, Nicolas Mazellier, Benjamin Cotté, Benjamin Leclaire, John Christos Vassilicos, Karen Mulleners
Rapporteurs / Rapporteuses : Régis Marchiano, Nicolas Mazellier

Mots clés

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Résumé

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Sous l'impulsion de la stratégie nationale bas carbone, le nombre d'implantations d'éoliennes terrestres en France ne cesse d'augmenter depuis 2010. Une des répercussions contrariantes pour l'humain de cette multiplication des éoliennes terrestres est le bruit induit par le fonctionnement des éoliennes. En effet, le bruit éolien représente une gêne sonore se révélant plus incommodante pour les riverains que la pollution acoustique urbaine habituelle telle que le trafic routier ou aérien. Le bruit éolien est communément décrit comme un chuintement facilement détectable et gênant à des niveaux sonores pourtant relativement faibles. Cette caractéristique a été expliquée par la nature particulière de son signal acoustique qui présente des fluctuations temporelles d'intensité. Deux mécanismes aérodynamiques sont à l'origine de cette modulation d'amplitude de bruit : l'interaction des structures turbulentes dans la couche limite des pales avec le bord de fuite de chaque section, générant un bruit appelé bruit de bord de fuite, et le décollement de la couche limite des pales produisant le bruit de décrochage dynamique. Bien que ces phénomènes aient été identifiés, la compréhension du mécanisme à l'origine de la génération de bruit par le décollement de la couche limite reste encore imprécise. Ainsi, dans le cadre du projet ANR PIBE (Prévoir l'Impact du Bruit des Éoliennes) visant à améliorer les méthodes de prévision de l'impact sonore des éoliennes, cette thèse propose d'identifier les structures aérodynamiques à l'origine du bruit de décrochage à la fois en condition statique et dynamique pour un profil aérodynamique de géométrie similaire aux pales d'éoliennes. Dans ce but, deux expériences ont été réalisées au sein de la soufflerie anéchoïque de l'école centrale de Lyon pour un profil NACA633418. Une première expérience de mesures synchronisées de pression pariétales bidimensionnelles à mi-envergure et de microphone en champ lointain a permis de révéler les conditions d'apparition et les caractéristiques spectrales du bruit généré lors du décrochage en condition statique et en condition dynamique lorsque le profil est soumis à un mouvement de tangage sinusoïdal. L'influence de la fréquence et de l'amplitude d'oscillation a également été identifiée. Trois régimes de bruit ont alors été identifiés lors du décrochage statique et quasi-statique : le bruit de séparation, le bruit de décrochage léger et le bruit de décrochage profond. Une seconde expérience de vélocimétrie par imagerie de particules résolue en temps synchronisée avec des mesures acoustiques a ensuite été réalisée afin d'identifier les structures aérodynamiques cohérentes à l'origine de ces bruits. Par le développement d'un protocole d'analyse comprenant l'application d'une méthode de décomposition modale spectrale (SPOD) et le calcul de corrélations croisées entre les mesures aérodynamiques et acoustiques, il a été identifié que le bruit de décrochage profond est induit par la génération et la convection d'un tourbillon de von Kármán de grande échelle. L'analyse en condition dynamique a mis en évidence que le protocole d'analyse présentait des défis supplémentaires nécessitant une investigation approfondie. Néanmoins, les différences entre les caractéristiques aérodynamiques et acoustiques des régimes quasi-statique et dynamique du profil en mouvement de tangage ont tout de même pu être identifiées.