Modélisation des dynamiques spatiales et temporelles des stocks et des transferts de flux d'eau et de nitrates dans un bassin versant : Application au bassin versant de la Vienne.
Auteur / Autrice : | Sarah Manteaux |
Direction : | Sabine Simeoni-Sauvage, José Miguel Sanchez-Pérez |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ecologie Fonctionnelle |
Date : | Soutenance le 05/04/2023 |
Etablissement(s) : | Toulouse, INPT |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l’univers, de l’environnement et de l’espace (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Écologie fonctionnelle et environnement (Toulouse ; 2007-2023) |
Jury : | Président / Présidente : Sylvain Payraudeau |
Examinateurs / Examinatrices : Sabine Simeoni-Sauvage, José Miguel Sanchez-Pérez, Sylvain Payraudeau, Jean-François Deliège, Nathalie Gassama, René Samie | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-François Deliège |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dans un contexte de raréfaction et de pollution des eaux, la connaissance des processus de transferts et de régulation des contaminants au sein du bassin versant est essentielle. Par une approche de modélisation, cette thèse s’intéresse principalement au devenir des nitrates à l'échelle du bassin versant. L'objectif est de caractériser et de quantifier les flux de nitrates et leur régulation dans le bassin versant de la Vienne, dans tous les compartiments de l'environnement. Pour cela, le modèle biogéochimique de réseau hydrographique RIVE a été intégré dans le modèle hydro-agro-environnemental à base physique SWAT. La validation du couplage a été faite sur une section de la Garonne du fait des données et des connaissances du fonctionnement physique et biogéochimique des milieux disponibles sur ce secteur. Une équation de croissance et de détachement du biofilm épilithique a également été implémentée dans le modèle SWAT-RIVE afin de représenter les diatomées benthiques, espèce dominante dans la Garonne. Le modèle couplé a permis de mettre en évidence les processus biogéochimiques majoritaires dans le tronçon, notamment la consommation de nitrates par dénitrification benthique. En moyenne, 0,6% des flux de nitrates entrants sont retenus annuellement dans le tronçon. Le modèle SWAT-RIVE a ensuite été appliqué au bassin de la Vienne. Afin d'alimenter spatialement le modèle, deux campagnes de mesures des principaux éléments physico-chimiques (y compris les nitrates et autres formes de l'azote) ont été effectuées sur la Vienne aval et ses deux principaux affluents. Ces données ont également été exploitées, avec l’ensemble des données disponibles, dans une analyse de l’évolution amont-aval des concentrations (de 2 mgNO3-.l-1 en moyenne à 12 mgNO3-.l-1 pour la Vienne), ainsi qu'historique, en appui à la compréhension du système et à la modélisation. A l'échelle du bassin versant, le modèle simule pour la période 1993-2017 une dénitrification dans les sols moyenne de 20 kgN.ha-1.an-1, éliminant 15% du flux rejoignant le pool de nitrates des sols. Les taux de dénitrification les plus importants sont dans les sols agricoles, associés aux apports de nitrates, et dans les zones humides en lien avec une teneur en eau et une concentration en carbone plus importantes. 8,5% du flux d'azote rejoignant le pool nitrates des sols est transféré au réseau hydrographique. Les apports diffus de nitrates ne présentent pas de tendance significative, excepté le flux souterrain de l'aquifère profond qui diminue légèrement. La majorité de la rétention a lieu dans les versants, la rétention des nitrates simulée dans les cours d'eau est faible : seul 2% des flux de nitrates entrants dans le réseau hydrographique n'est pas exporté à l’exutoire. Le processus in-stream majoritaire est la dénitrification benthique, représentant 54% de la part éliminée, suivie du prélèvement par le biofilm (38%). La dénitrification benthique est plus forte à l’étiage et à l’aval du bassin et des stations d’épuration, en lien avec les quantités de matières organiques sédimentées et les temps de résidence les plus importants. Cette approche holistique permet également d'étudier le transfert d'autres éléments nutritifs, tel que le phosphore, ainsi que l’eutrophisation des cours d’eau et des retenues de barrage. Ce projet de modélisation pourra servir de base pour estimer l'impact sur la quantité et la qualité de l'eau d’évolutions futures, tels que des modifications d'occupation du sol ou des changements climatiques.