Thèse soutenue

Étude d'un procédé de biolixiviation mécaniquement assistée de la chalcopyrite

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Auteur / Autrice : Adeline Po
Direction : Laurent CassayreFlorent Bourgeois
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie des Procédés et de l'Environnement
Date : Soutenance le 27/06/2023
Etablissement(s) : Toulouse, INPT
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mécanique, énergétique, génie civil et procédés (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de génie chimique (Toulouse ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : François Guyot
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Cassayre, Florent Bourgeois, Anne-Gwénaëlle Guezennec, Eric Olmos, Catherine Joulian
Rapporteurs / Rapporteuses : Edouard Asselin, Stoyan Gaydardzhiev

Mots clés

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Résumé

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Dans le contexte de procédés dédiés à la récupération de métaux, la biolixiviation extractive, qui vise à dissoudre ou libérer les éléments métallifères contenus dans des minerais sulfurés à l’aide de microorganismes, présente de nombreux avantages dont la production des réactifs via l’activité microbienne. Cette technologie n’est cependant pas applicable pour l’extraction de cuivre à partir de chalcopyrite (principale ressource primaire de cuivre) du fait de phénomènes de passivation des surfaces des particules à lixivier. En parallèle, le procédé d’attrition lixiviante, qui consiste en l’abrasion in situ de couches de passivation par un média broyant (billes de taille millimétrique) en suspension dans le réacteur de lixiviation, accélère fortement la dissolution de la chalcopyrite. Le projet de thèse visait à évaluer les potentialités d’un nouveau concept de lixiviation hybride nommé « biolixiviation attritive », combinant les avantages de la biolixiviation et de l’attrition lixiviante. Plus spécifiquement, les objectifs étaient de caractériser les phénomènes induits par un tel couplage, dont en particulier la vitesse et la nature des réactions chimiques (dissolution, précipitation) ainsi que la croissance et l’activité bactérienne. D’un point de vue méthodologique, la répétabilité du protocole de préparation de l’inoculum (solution contenant le consortium bactérien nécessitant une culture de 7 jours), très peu documentée jusqu’ici, a été démontrée. Puis, comme la présence du media broyant dans le réacteur induit une réduction rapide de la taille des particules, l’effet de la présence de particules fines sur la biolixiviation conventionnelle de la chalcopyrite a été considéré. Il s’est avéré qu’une proportion en particules fines (< 20 μm) supérieure à 90% améliore grandement le rendement de dissolution, mais n’empêche pas la passivation. Contrairement à ce qui est parfois avancé dans la littérature, les fines particules n’inhibent donc ni la croissance, ni l’activité de bactéries thermophiles modérés ou mésophiles, mais au contraire les favorisent, sans doute grâce à une plus forte teneur en fer ferreux et en soufre dans le milieu. Des essais menés dans un réacteur de biolixiviation attritive de 2,7 L contenant 250 g de billes de verre ont ensuite été caractérisés. Pour un ratio initial bille/chalcopyrite de 0,8 g.g-1, la croissance et l’activité bactérienne sont inhibées, du fait de trop fortes contraintes mécaniques et hydrodynamiques. En revanche, pour un ratio de 1,6 g.g-1, la croissance et l’activité bactérienne ont été démontrées après un temps de latence. L’activité ferro-oxydante des bactéries induit alors une dissolution plus rapide qu’en conditions abiotiques tandis que l’activité sulfo-oxydante permet de réduire la consommation en acide. Un rendement de lixiviation du cuivre très élevé (80% en 14 jours contre 9% avec la biolixiviation conventionnelle) a ainsi été obtenu. Il a également été mis en évidence que l’effet des billes sur les espèces bactériennes diffère selon leurs propriétés et leur localisation. Ainsi, la capacité à sporuler des espèces du genre Sulfobacillus leur confère une résistance plus élevée à l’environnement attritif, tandis que le développement de l’espèce Leptospirillum ferriphilum (ferro-oxydante), davantage localisée à la surface des particules, est inhibé. L’espèce 'Fervidacidithiobacillus caldus' (sulfo-oxydante) semble quant à elle capable de s’adapter aux conditions opératoires et se développe après une phase de latence. La quantité de billes et la concentration en solide sont donc des paramètres majeurs conditionnant la dissolution de la chalcopyrite et l’exfoliation des couches de passivation, mais aussi la croissance et l’activité bactérienne. Les perspectives principales de ces travaux, en vue de mieux comprendre le procédé hybride de biolixiviation attritive, sont l’étude approfondie de l’effet de ces paramètres et la capacité d’adaptation des bactéries à l’environnement attritif.