Le sens du mouvement au sein des avant-gardes russes des années 1910. Mikhaïl Matiouchine, une étude de cas
Auteur / Autrice : | Anna Sandano |
Direction : | Catherine Géry, Arnauld Pierre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts |
Date : | Soutenance le 09/12/2023 |
Etablissement(s) : | Paris, INALCO |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (1997-... ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de Recherches Europes-Eurasie (Paris) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Elitza Dulguerova, Nadežda Podzemskaâ |
Rapporteur / Rapporteuse : Florence Corrado-Kazanski, Pascal Rousseau |
Mots clés
Résumé
Cette thèse envisage de mettre en relief l’intérêt que les artistes et les théoriciens de l’avant-garde russe des années 1910 portent au lien entre le mouvement en tant que force cosmique qui régit le monde et le mouvement en tant que catégorie de la sensibilité. Il s’agit de donner un aperçu de ce lien en prenant en compte une étude de cas, à savoir l’œuvre et la réflexion théorique de l’artiste Mikhaïl Matiouchine. À partir des années 1910 la théorie esthétique élaborée par Matiouchine est étroitement liée à une profonde investigation des modes de perception de la réalité qui identifient le sens du mouvement en tant que processus reliant les éléments du monde, là où le cosmos et l’homme, la matière et la psyché sont réunis dans un tout en changement permanent. Mikhaïl Matiouchine élabore une nouvelle conception esthétique de l’espace, en s’inspirant du concept occultiste de la quatrième dimension. La perception du mouvement dans la nature ainsi que dans le monde n’est pas seulement la clef d’accès à une dimension spirituelle et cognitive supérieure, mais est aussi un mode d’exploration de la forme dans la matière (animée et inanimée) et des interactions entre la forme et la couleur. Ces réflexions amèneront à une recherche d’ordre scientifique sur la physiologie de la vision et de modes de perception novateurs visant au renforcement de la vue ainsi que des autres sens ‒ la vision élargie et la ZORVED ‒ que l’artiste développera vers la fin des années 1910 au sein du Studio du réalisme spatial et qu’il approfondira ensuite à la Section de la Culture organique du musée de la Culture artistique dans les années 1920.