Thèse soutenue

« Photographies à vendre ! » Redéfinir le radicalisme en photographie après 1968, le cas japonais de Workshop shashin gakkō (1974-1976)

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Auteur / Autrice : Élise Voyau
Direction : Michael Lucken
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts
Date : Soutenance le 08/12/2023
Etablissement(s) : Paris, INALCO
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est (Paris ; 2019-...)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Anne Bayard-Sakai, Kazumichi Hashimoto
Rapporteurs / Rapporteuses : Marianne Simon-Oikawa, Michel Poivert

Mots clés

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Résumé

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En 1974, six photographes fondent à Tokyo l’école indépendante Workshop shashin gakkō 「Workshop 写真学校」(école de photographie Workshop). Les professeurs, Tōmatsu Shōmei, Moriyama Daidō, Hosoe Eikō, Araki Nobuyoshi, Fukase Masahisa et Yokosuka Noriaki sont déjà connus pour leurs contributions à la scène contre-culturelle de la fin des années 1960. Leur entreprise n’a perduré que deux ans, jusqu’en 1976, mais les œuvres qu’ils produisent dans cet intervalle illustrent comment ils ont réorienté les pratiques de la photographie contestataire après l’échec des mouvements de 1968-1970. Leur traitement des thématiques du paysage et du nu féminin dans le contexte intime montre une évolution des initiatives collectives vers une pratique individuelle, qui côtoie l’art conceptuel. Le principal outil médiatique du groupe est l’exposition : avec « Photographies à vendre », il promeut notamment le développement du marché de tirages originaux. Cette initiative rencontre cependant une critique virulente. Alors que la production japonaise est principalement reconnue pour ses livres et ses revues, cette étude explore les enjeux que représentait la photographie comme objet ou comme installation, dans une décennie marquée par les débuts de son institutionnalisation et de sa reconnaissance dans les musées. Elle montre, à travers les œuvres et les textes qui les entourent, que la photographie a été le sujet de négociations, entre les théories radicales qui l’avaient investie du pouvoir de subvertir les notions d’œuvre et d’original, et la réalité d’un système de l’art capitaliste, où le tirage apparut comme un compromis inévitable.