Déconstruire l’espace public : Facebook au Myanmar et le cas des droits sexuels et reproductifs en période de transitions politiques (2016-2021)
Auteur / Autrice : | Camille Dancoisne |
Direction : | Marie-Sybille de Vienne |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences politiques et relations internationales |
Date : | Soutenance le 17/03/2023 |
Etablissement(s) : | Paris, INALCO |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Asie du Sud-Est (Paris) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Johann Cailhol, Christelle Rabier, Nicolas Salem-Gervais |
Rapporteurs / Rapporteuses : Bénédicte Brac de La Perrière, Jérémy Jammes |
Mots clés
Résumé
Au Myanmar, les manquements politiques, et la prégnance de sensibilités socio-culturelles rendent difficile le partage d’informations sur les droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR), un enjeu crucial, sanitaire comme politique. En déconstruisant le concept habermassien d’espace public, cette thèse interroge le rôle de Facebook dans la transposition de la notion de DSSR. Sont identifiées et analysées les activités de trois types de pages : celles d’organisations existant hors ligne, d’initiatives de sensibilisation en ligne, et de marques de produits. Au travers de l’étude de 69 publications et de plus de 30 000 commentaires en langue birmane, la thèse contribue à l’identification et la valorisation de formes d’interactions variées avec des utilisateurs Facebook. Les données illustrent que ces derniers ont tiré profit des espaces créés, par exemple pour partager leurs expériences individuelles, pour obtenir des consultations médicales, ou pour remettre en cause certaines normes traditionnelles.C’est donc avant tout la place de groupes et d’individus (et non pas seulement celui des États) qui ressort de la transposition des conceptualisations occidentales incarnées par la notion de DSSR. Bien qu’ils restent peu politisés sur Facebook, des besoins individuels et collectifs en matière de DSSR sont rendus plus visibles, en même temps que le réseau social participe à la création, mise en application mais aussi à la violation de nouveaux éléments de définition. Sans tomber dans un « solutionnisme digital », ce travail explore également les limites structurelles, représentationnelles et politiques de Facebook, tout particulièrement à la suite du coup d’État de 2021.