Thèse soutenue

« Des héros qu’on n’a pu tuer qu’à moitié » : La rééducation et la réintégration professionnelles des mutilés français de la Grande Guerre, 1914-1939

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Auteur / Autrice : Clément Collard
Direction : Jean-François ChanetAnne Rasmussen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 06/01/2023
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire de Sciences Po (Paris)
Jury : Président / Présidente : Judith Rainhorn
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Chanet, Anne Rasmussen, Emmanuelle Cronier, Alexandre Sumpf, John N. Horne
Rapporteur / Rapporteuse : Emmanuelle Cronier, Alexandre Sumpf

Résumé

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Cette thèse propose d’étudier les mutilés français de la Première Guerre mondiale à travers les mécanismes qui permettent leur retour au travail. La voie privilégiée en France pendant le conflit est celle de la rééducation professionnelle. Ce dispositif, médical et pédagogique, doit permettre au blessé de reprendre son ancien métier ou d’en apprendre un nouveau. La thèse s’attache à mettre au jour les principes selon lesquels la rééducation professionnelle française doit être conduite, en analysant les discours et écrits des experts de ce sujet, qu’ils soient politiques, juridiques ou médicaux. L’étude des écoles de rééducation professionnelle et de leur fonctionnement se double d’une histoire des mutilés qui intègrent ces écoles, depuis leur blessure jusqu’à la sortie de l’école de rééducation, voire leur retour au travail. Une recherche plus vaste est menée à propos de la situation des invalides dans le monde du travail, à travers les différents dispositifs mis en place pour faciliter cette réintégration : emplois réservés dans l’administration, initiatives patronales et imposition de quotas de mutilés dans les entreprises à partir de 1924. Au total, il s’agit d’envisager les mutilés de la Première Guerre mondiale comme les pionniers d’une remise en cause du lien indissoluble entre handicap et assistance, entre invalidité physiologique et incapacité professionnelle, grâce à l’action d’un État social en construction.