Culture organisationnelle digitale : modèle de compréhension et enjeux pour la qualité de vie au travail
Auteur / Autrice : | Juliette Massart |
Direction : | Marc-Éric Bobillier-Chaumon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie et Ergonomie. Psychologie |
Date : | Soutenance le 07/12/2023 |
Etablissement(s) : | Paris, HESAM |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Abbé Grégoire (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur le travail et le développement (2007-... ; Paris) - Psychologie du Travail et clinique de l'activité - Centre de recherche sur le travail et le développement |
établissement de préparation de la thèse : Conservatoire national des arts et métiers (France ; 1794-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Émilie Vayre |
Examinateurs / Examinatrices : Marc-Éric Bobillier-Chaumon, Philippe Sarnin | |
Rapporteur / Rapporteuse : Émilie Vayre, Catherine Hellemans |
Mots clés
Résumé
A l’ère du numérique, les organisations transforment leurs modèles organisationnels en intégrant les technologies dans leurs logiques stratégiques. Elles sont alors au cœur des processus de production, d’innovation, et représentent un enjeu fort d’acculturation pour les salariés. De nouvelles formes d’organisation viennent soutenir ces nouvelles logiques de production avec des impératifs de compétitivité, « d’agilité » et de réactivité. Parmi elles, l’émergence d’organisations basées sur ce qu’on appelle la « culture digitale ». Cette culture digitale est caractérisée, entre autres, par des modes de gestion technocentrés qui s’appuient sur des changements permanents portés par les évolutions technologiques, une forte activité collaborative avec une organisation « désilotée », et la recherche constante d’innovation. L’objectif de cette thèse est de mieux comprendre ces cultures techno-organisationnelles, et d’identifier leurs incidences et les enjeux qu’elles soulèvent pour la qualité de vie et des conditions de travail des salariés.Notre recherche, effectuée dans le cadre d’une thèse CIFRE, nous immerge directement dans une de ces entreprises qui a adopté de nouveaux modes de fonctionnement, de type : « libérée » et « holacratique ». Au grès de son évolution, l’entreprise a par ailleurs été marquée par des changements organisationnels et technologiques conséquents. Dans l’objectif de structurer les communautés professionnelles et soutenir cette organisation, des plateformes technologiques collaboratives ont été massivement implantées pour supporter le travail distribué et distant.Interpellés par ce contexte socio-organisationnel singulier et complexe, nous souhaitons caractériser ces nouvelles formes de culture organisationnelle et les artefacts technologiques qui la portent et la relaient auprès des salariés. L’objectif étant de mieux comprendre le cadre sociotechnique dans lequel se fondent et se développent les conduites professionnelles des salariés. Pour se faire, nous adoptons une méthodologie mixte et triangulée (à base d’entretiens, de questionnaires et d’ateliers collectifs) qui vise à comprendre et rendre compte de la réalité et de la profondeur psychosociale cette culture « digitale ». Au travers de trois volets d’études, nous cherchons à mettre en lumière ce que nous appelons une culture « située » et incarnée c’est-à-dire telle qu’elle est vécue et éprouvée par les salariés en situation de travail et de collaboration effective. Nous tâchons aussi d’apprécier les incidences de cette culture et de l’usage des technologies sur la qualité de vie au travail des salariés. Rappelons enfin que notre travail de thèse a été mené pendant la période de la crise sanitaire du Covid-19, ce qui nous a conduit à accorder une attention particulière aux effets de cette crise sur l'organisation et les conditions de travail des salariés.