Etudes par résonance magnétique nucléaire de l'augmentation de la contribution paramagnétique de la relaxation dans les champs magnétiques intenses : méthodes et applications
Auteur / Autrice : | Rami Nasser Din |
Direction : | Mladen Horvatić, Steffen Krämer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique des matériaux |
Date : | Soutenance le 14/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale physique (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire national des champs magnétiques intenses (Grenoble ; Toulouse ; 2009-....) |
Jury : | Président / Présidente : Franck Balestro |
Examinateurs / Examinatrices : Gisela Guthausen, Masooma Ibrahim, Hannes Kuhne | |
Rapporteur / Rapporteuse : Christophe Goze-Bac, Alessandro Lascialfari |
Mots clés
Résumé
La résonance magnétique nucléaire (RMN) est une technique analytique largement utilisée dans des domaines de recherche tels que la chimie, la physique et la biomédecine. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est l’une de ses applications les plus importantes, tant pour les investigations médicales que techniques. Dans ce contexte, l’augmentation de la contribution paramagnétique à la relaxation (PRE en anglais) constitue un domaine de recherche important, notamment avec l’utilisation croissante de champs magnétiques élevés dans l’IRM. La PRE change le contraste de l'image IRM en accélérant la relaxation du spin nucléaire des protons dans l’eau via leurs interactions magnétiques avec les spins électroniques des composés paramagnétiques ajoutés. Par conséquent, les composés présentant une PRE sont utilisés comme agents de contraste en IRM. La PRE dépend de la concentration des composés paramagnétiques dans le solvant. La PRE d'un composé à un champ donné est mesurée par sa relaxivité, définie comme l'augmentation du taux de relaxation du proton de l'eau normalisé par sa concentration. Malgré de nombreuses années de recherche sur la PRE, des questions intéressantes subsistent concernant ses mécanismes microscopiques.Dans ce contexte, il est important de mesurer la dépendance au champ de la PRE jusqu'au champ magnétique le plus élevé possible. Pour autant, la plupart des études de PRE ont été faîtes à des fréquences inférieures à 800 MHz (18,8 T). Cette gamme de fréquences peut être étendue au-delà de la limite actuelle des aimants supraconducteurs de 28,2 T en utilisant des aimants résistifs.La disponibilité des aimants résistifs au LNCMI de Grenoble permet des études de PRE jusqu'à 33 T (1,4 GHz) et au-delà. Cependant, les expériences de RMN dans les aimants résistifs est un défi technique en raison de la faible homogénéité du champ et de ses fortes fluctuations. Pour cette raison, au cours de cette thèse, nous avons travaillé de manière approfondie sur le développement d'instruments et de méthodes RMN pour surmonter l'inconvénient des aimants résistifs, notamment une canne RMN à large bande jusqu'à 1,4 GHz pour un volume d'échantillon de microlitres, des mesures RMN à scan unique et des programmes d'analyse de données personnalisés.La validité de ces méthodes a été confirmée par la réalisation d'études de PRE sur des échantillons de lanthanides en solution aquatique. Le comportement de leur PRE est connu, ce qui en fait des échantillons de référence idéaux pour la comparaison avec les études de PRE réalisées sur des aimants supraconducteurs et résistifs. Ces études de PRE fournissent des informations sur la qualité des données sur aimants résistifs et l'identification d'erreurs systématiques potentielles. De plus, l’extension de la gamme de champs dans les études de PRE jusqu’à 1,4 GHz de ces composés relativement simples devrait fournir des informations importantes pour l’analyse de systèmes plus complexes.De plus, la perspective de futures applications d’IRM à haut champ nous pousse à développer de nouveaux agents de contraste plus efficaces en champ fort que les composés conventionnels à base de Gd (III) (relaxivité et PRE limitées). L'une des stratégies consiste à étudier d'autres complexes à base de lanthanides. Par conséquent, de nouveaux complexes à base de lanthanides tels que les polyoxométalates paramagnétiques (PM-POM) ont été synthétisés et étudiés sur une large gamme de fréquences allant de 20 MHz à 1,4 GHz en utilisant des aimants permanents et supraconducteurs commerciaux et une RMN non standard dans les aimants résistifs pour les fréquences supérieures à 800 MHz. Les résultats indiquent que ces composés sont des bons candidats potentiels comme agents de contraste, notamment dans les champs magnétiques élevés.