Thèse soutenue

Réalisation d'hétérostructures van der Waals à base de l'alliage ferromagnétique Cr2Te3 par épitaxie par jets moléculaires pour la spintronique

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Auteur / Autrice : Quentin Guillet
Direction : Alain MartyMatthieu Jamet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique de la matière condensée et du rayonnement
Date : Soutenance le 06/11/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physique (Grenoble, Isère, France ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Spintronique et technologie des composants (Grenoble ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : David Ferrand
Examinateurs / Examinatrices : Lisa Michez, Massimiliano Marangolo
Rapporteurs / Rapporteuses : Marcelo Lopes, Pierre Seneor

Résumé

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Un des buts de la spintronique est d'utiliser le degré de liberté de spin des électrons afin de stocker et d'utiliser des informations. En ce sens, réussir la croissance sur de larges surfaces de matériaux bidimensionnels (2D) ferromagnétiques ayant une haute température de Curie (Tc) et une anisotropie perpendiculaire magnétique est hautement importante pour le développement de capteurs et de mémoires magnétiques ultra-compactes. Le matériau van der Waals (vdW) Cr2Te3 est un candidat prometteur grâce à la bonne qualité des interfaces formées avec d’autres matériaux vdW ou 2D, ainsi que par la possibilité de contrôler ses propriétés magnétiques par des contraintes ou un champ électrique. Pour échantillon massif, la Tc de ce matériau est de 180 K et son axe d’aimantation facile est hors du plan. Premièrement, des caractérisations structurelles et magnétiques d’heterostructures vdW à base de Cr2Te3 sont présentées. La croissance des échantillons a été réalisée par épitaxie par jets moléculaires sur des couches du semi-métal graphene, du semi-conducteur WSe2 ainsi que de l’isolant topologique Bi2Te3. Ces heterostructures ont été étudiées à l’aide de multiples techniques expérimentales telles que la microscopie à force atomique pour vérifier la surface des couches, la spectroscopie Raman et la diffraction aux rayons X pour la structure cristalline, la microscopie par transmission électronique pour imager les interfaces, la rétrodiffusion Rutherford afin de de déterminer précisément la stœchiométrie et enfin par SQUID, MOKE et dichroïsme circulaire magnétique au synchrotron pour les propriétés magnétiques. La dépendance de l’anisotropie magnétique de fines couches (d’une épaisseur de 5 mailles cristallines) en fonction de la structure cristalline est mise en évidence, qui est elle-même déterminée par l’énergie fournie au système durant la croissance. Le choix de la couche 2D sous le Cr2Te3 n’affecte pas la croissance de ce dernier par conséquence des faibles interactions vdW. Dans un second temps, la température de transition de phase magnétique du matériau a été modifiée à la suite de recuits jusqu’à 700°C. Une augmentation de la Tc jusqu’à 250 K a été mesurée et corrélée avec un changement de la stœchiométrie des couches. De plus, des mesures de transport électrique ont été réalisées sur des heterostructures à base de Cr2Te3 afin d’étudier la dépendance de la résistivité transverse dans des barres de Hall en fonction de la structure de bandes du matériau ferromagnétique et de potentiels transferts de charges avec les matériaux 2D à proximité. Enfin, les couples spin-orbites induits par des couches de Bi2Te3 interfacées avec du Cr2Te3 ont été mesurés afin d’obtenir, par des courants électriques, un contrôle et même le retournement de l’aimantation.