Thèse soutenue

Impacts directs, indirects et transgénérationnels d'un mélange de perturbateurs endocriniens chez le rat

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Auteur / Autrice : Marie Darracq--Ghitalla-Ciock
Direction : Stéphane Reynaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie physiopathologies pharmacologie
Date : Soutenance le 01/06/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale chimie et science du vivant (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'écologie alpine (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Hervé Dubouchaud
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Guillemain, Jennifer Rieusset, Jean-Baptiste Fini
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Viguié, Yann Voituron

Résumé

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Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des composés exogènes qui impactent les régulations hormonales ainsi que la signalisation endocrine physiologique, pouvant de ce fait entraîner des conséquences sur la santé et la reproduction chez l’Homme et la faune sauvage. L’impact des PE sur le développement du système reproducteur, le développement embryonnaire et la puberté a été majoritairement étudié notamment autour de l’impact des PE sur les hormones stéroïdiennes sexuelles, tandis que de nombreuses études suggèrent un lien entre PE et troubles métaboliques. De plus, il est nouvellement accepté qu’une exposition aux PE sur les parents pourraient entraîner des pathologies sur les générations suivantes, comme le suggère la théorie du « Developmental Origins of Health and Diseases theory » (DOHaD). Pourtant, les impacts directs, indirects et transgénérationnels d’un cocktail de PE à des concentrations retrouvées chez des femmes enceintes n’ont jamais été évalués in vivo. Cette thèse explore pour la première fois l’ensemble de ces problématiques sur un modèle de rat.Les rats (mâles et femelles) ont été exposés par l’eau de boisson du stade gamète à adulte (génération F0) à un cocktail de PE (Bisphénols S, Triclosan, Méthylparabène) à deux doses environnementales (faible et forte). Les conséquences de cette exposition ont été étudiées sur la génération directement exposée (F0) ainsi que les générations indirectement (F1) et transgénérationnellement exposés (F3). Pour chaque génération, les impacts des PE sur le métabolisme, la reproduction ainsi que le comportement et les structures cérébrales ont été évalués.Une insulino-résistance a été retrouvée pour la génération F0 exposée à la plus forte dose du cocktail de PE et une altération du fonctionnement et de la structure de la mitochondrie hépatique a été retrouvée pour les deux doses d’exposition pour l’ensemble des générations. De plus, des atteintes du métabolisme lipidique sur les différentes générations semblent être mises en évidence par le transcriptome hépatique. Egalement, une hyperactivité a été observée pour les deux doses de la génération F0, ainsi que des modifications transgénérationnelles de la structure du cerveau pour toutes les générations. Enfin, une corrélation entre les concentrations d’exposition aux PE et une stérilité féminine a été retrouvée pour la génération F0.Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent qu’une exposition à des concentrations environnementales d’un cocktail de PE pourrait entraîner des impacts multiples sur les différents systèmes physiologiques et sur plusieurs générations. Cependant, les mécanismes moléculaires de ces polluants et leurs interactions restent à être explorés.