Thèse soutenue

Le rôle des traits des espèces dans la dispersion à différentes échelles - de la compréhension du passé profond aux processus actuels

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Sarah Sophie Weil
Direction : Sébastien LavergneLuca Börger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biodiversité écologie environnement
Date : Soutenance le 23/05/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes en cotutelle avec University of Swansea (Swansea (GB))
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale chimie et science du vivant (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'écologie alpine (Grenoble) - University of Swansea (Swansea (GB))
Jury : Président / Présidente : François Julien Munoz
Examinateurs / Examinatrices : Renske Onstein, Rory Wilson
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabel Sanmartín Bastida, Fabien Condamine

Résumé

FR  |  
EN

L'un des défis les plus pressants de l'écologie consiste à comprendre les mécanismes qui régissent la répartition de la vie à l'échelle mondiale. Dans ce contexte, les événements rares de dispersion à travers des barrières biogéographiques et l'établissement d’espèces dans de nouvelles régions sont un facteur clé. En effet, ces événements peuvent influencer la répartition des espèces dispersantes et des espèces des communautés réceptrices, et à long terme initier des processus de spéciation. À plus petite échelle, la dispersion est essentielle pour la persistance des espèces et leur permet de réagir aux changements de leur environnement directement par le mouvement ou indirectement par l'adaptation. Toutes les espèces n’ont pas les mêmes capacités pour se disperser et s'établir. Mieux comprendre ces différences est devenu une nouvelle urgence aujourd'hui si nous voulons être pertinent et réalistes dans les actions de conservation à venir, dans le contexte des changements globaux (notamment des invasions biologiques, de l'utilisation des terres et du changement climatique). Les traits des espèces sont considérées comme un facteur important dans la réussite de la dispersion. Par exemple, les espèces de grande taille sont souvent de meilleurs disperseurs que les petites, et les plantes dont les graines peuvent flotter sont plus susceptibles de se disperser sur des archipels insulaires que celles dont les graines coulent. Cependant, peu de tests concernant le rôle des traits dans la dispersion à large échelle biogéographique ont été effectués. Dans cette thèse, je combine des approches biogéographiques, macroécologiques et macroévolutives pour identifier le rôle des traits des espèces (taille et histoire de vie) dans la dispersion, et pour tester la transférabilité des relations trait-dispersion à travers de multiples échelles (taxonomiques, temporelles et géographiques). Premièrement, je quantifie et compare le rôle des traits dans l'histoire biogéographique de 56 clades de tétrapodes. Deuxièmement, je discute dans une synthèse conceptuelle si et comment les informations provenant d'études macroévolutives et biogéographiques peuvent être utilisées pour mieux prédire les futures espèces invasives, ainsi que la vulnérabilité des espèces natives face aux changements globaux actuels. Troisièmement, je teste les considérations conceptuelles de ce travail sur des données empiriques, en reliant les patrons observés dans la dispersion biogéographique passée aux invasions biologiques et aux changements d'aire de répartition actuels. Ensemble ces trois volets mettent en lumière l’importance des contextes taxonomiques, géographiques et temporels dans le rôle des traits des espèces pour la dispersion. Ceci constitue une étape importante vers de meilleures prédictions des capacités des espèces à répondre aux changements environnementaux.