Thèse soutenue

Caractérisation structurale des protéines P et C encodées par des séquences chevauchantes chez les Orthoparamyxovirinae

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Auteur / Autrice : Ada Roy
Direction : Marc JaminJean-Marie Bourhis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Virologie microbiologie immunologie
Date : Soutenance le 09/03/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale chimie et science du vivant (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de biologie structurale (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Drouet
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marie Bourhis, Denis Gerlier
Rapporteurs / Rapporteuses : Branka Horvat, Pau Bernadó

Résumé

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La famille des Paramyxoviridae est une grande famille de virus à ARN négatif non-segmenté dont certains sont pathogènes pour l’homme ou les animaux domestiques. Leur génome de taille réduite comprend six unités de transcription, dont celle codant pour la phosphoprotéine P qui est polycistronique et permet la production, d’une part, de la phosphoprotéine, un composant essentiel pour le fonctionnement de la machine de synthèse d’ARN, et d’autre part, d’une ou de plusieurs protéines accessoires, notamment impliquées dans l’échappement au système immunitaire. En particulier, le génome de la plupart des membres de la sous-famille des Orthoparamyxovirinae contient un gène surimprimé dans la séquence du gène codant pour la phosphoprotéine mais dans un cadre de lecture différent. Les cellules infectées par ces virus expriment ainsi une protéine accessoire C par un mécanisme d’initiation alternative de la traduction. Cette protéine est multi-fonctionnelle, elle est impliquée dans la régulation de la synthèse d’ARN viral, dans l’antagonisme de la réponse immunitaire innée et dans le bourgeonnement de nouvelles particules virales. Pour certains virus, cette protéine est un facteur de virulence. Mais, nous manquons d’information sur la structure et les mécanismes d’action de la protéine C.Mon travail avait pour objectif de caractériser la structure de la protéine C de deux paramyxovirus, seule ou en complexe avec des partenaires cellulaires, afin de mieux comprendre comment cette protéine peut agir dans les cellules infectée.Des études bio-informatiques ont confirmé la conservation d’une architecture commune à l’ensemble des protéines C des Orthoparamyxovirinae et l’existence d’une région N-terminale désordonnée et d’un domaine structuré en hélice- dans la partie C-terminale de la protéine. Nous avons exprimé et purifié la protéine C du paramyxovirus de la toupaye (TPMV) ainsi qu’un fragment C-terminal et nous avons déterminé la structure cristallographique de ce dernier. En dépit d’une faible similarité de séquence, la structure tridimensionnelle indique un repliement similaire à celui du domaine C-terminal du virus Sendai. A partir de données de diffusion de rayons X aux petits angles, nous avons pu établir un modèle d’ensemble de la protéine entière. En collaboration, nous avons montré que la protéine C du TPMV inhibe la machinerie de synthèse d’ARN du virus Nipah. Il a notamment été démontré dans le cas du virus de la rougeole que la protéine C inhibe la synthèse d’ARN par une interaction avec la phosphoprotéine. Dans cette optique, nous avons entrepris la caractérisation structurale de la phosphoprotéine du TPMV et nous avons cherché à déterminer si elle interagit avec la protéine C.Nous avons utilisé différentes stratégies pour exprimer et purifier la protéine C du virus Nipah, seule ou en complexe avec des partenaires cellulaires. Par une méthode de criblage à haut débit, nous avons défini plusieurs constructions solubles et nous avons utilisé une de ces protéines pour générer des nanobodies de lama qui seront utilisés comme chaperons de cristallisation. En collaboration, nous avons montré par les méthodes de double hybride en levure et de TAP-TAG MS que la protéine C du NiV se lie à la protéine VPS37B (Vacuolar Protein Sorting 37 Homolog B) du sous-complexe cellulaire ESCRT-I de la machinerie ESCRT (Endosomal Sorting Complexes Required for Transport I). Nous avons co-exprimé la protéine C avec le sous-complexe ESCRT-I et montré que la protéine C s’associe à ces protéines.En conclusion, mes travaux démontrent que les protéines C des Orthoparamyxovirinae partagent une structure commune et peuvent agir de manière croisée entre espèces appartenant à des genres différents suggérant qu’elles ont une origine commune.