Thèse soutenue

Intégration des données de géophysique en forage et des propriétés pétrophysiques sur carottes pour modéliser les propriétés hydrogéologiques de la zone de subduction de Nankai

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Joshua Tanihungoama Pwavodi
Direction : Mai-Linh Doan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l'Univers et de l'Environnement
Date : Soutenance le 19/01/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble, Isère, France ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de la Terre (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Garambois
Examinateurs / Examinatrices : Marianne Conin
Rapporteurs / Rapporteuses : Demian Saffer, Pierre Henry

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Les zones de subduction sont le site d’une intense activité sismique et de grandedéformation tectonique. Le pied du prisme d’accrétion ont été longtemps considéréescomme des zones asismiques où l’énergie des séismes de dissipait. Mais récemment,des mégaséismes ont activés des grands déplacement près de fosses de subduction,générant des tsunamis dévastateurs. Il est important de mieux comprendre la sismotectonique de ces zones. La zone de subduction de Nankai est l’un des sitesd’étude les plus propices: outre le risque sismique que représentent les mégaséismes(Mw > 8) pour les côtes japonaises densément peuplées, c’est également le lieu deglissements lents. C’est ce qui a motivé le projet NanTroSEIZE, un projet phare duprogramme IODP (International Ocean Discovery Program), concrétisé par treizeexpéditions de 2004 à 2019. Une compréhension détaillée du régime hydraulique estnécessaire pour comprendre la diversité de comportement à Nankai. Des preuvesindirectes suggèrent que cette zone de subduction est particulière riche en fluide.Pour affiner ces conclusions, nous intégrons de manière innovante les données deforage et de diagraphie acquises dans le cadre du projet NanTroSEIZE, dans larégion frontale (sites C0024 et C0006) et dans la région de la faille ”mégasplay”(sites C0004 et C0001). Nous obtenons un profil des propriétés hydrauliques à hauterésolution le long des forages NanTroSEIZE, pour caractériser finement l’architecturedes failles dans la zone de subduction de Nankai. La ré-analyse de la pression de boue permet d'estimerl’afflux de fluides de la formation vers le forage. Pour vérifier ses prédictions, 2méthodes ont été utilisées pour prédire la pression de pore : (a) des méthodes de typeEaton basées sur des données de foration ou des données sismiques (b) des relationsempiriques entre pression de pore, porosité et vitesse des ondes P, obtenues à partird’expériences de consolidation. On peut calculer des perméabilités en combinant estimations de flux et de pression. Sur le site C0024, un afflux de fluides (> 0.05m3/s)est localisé dans les zones endommagées du décollement, à 813 mbsf. Elle est associéeà une surpression importante (P ∗≈2.38 − 4.79M P a) sous la frontière de plaque. Ledécollement agit comme une barrière hydraulique verticale, mais comme un drainlongitudinal qui diffuse des surpressions depuis le site où se produisent les séismes etles glissements lents Au contraire, au site C0006, les afflux de fluide restent faibles, etlocalisés juste sous le chevauchement frontal, à 711 mbsf. Il n’y a pas d’augmentation apparente de la pression interstitielle à l’intérieur du prisme d’accrétion, peut-être carune faille entre C0024 et C0006 draine les fluides surpressurisés. Dans la région dela faille mégasplay, au site C0001D, l’écoulement majeur de fluide (> 0, 107m3/s)est observé le long d’une zone de faille en dessous de 500 mbsf. La pression de boueobservée est supra-lithostatique. Sur le site C0004A, un important écoulement defluide (0.07 m3/s) et une pression interstitielle élevée sont également observés dansla zone de faille, vers 310 m de profondeur. L’important débit de fluide témoigned’une pression interstitielle élevée, facilitant ainsi la propagation du glissement cosismique vers le plancher océanique. La région de mégasplay est alors plus propiceque la région du pied du prisme pour générer des séismes tsunamigéniques.