Thèse soutenue

Approches computationnelles et mathématiques pour la compréhension du métabolisme de cellules de gliome : caractérisation à partir de données transcriptomiques et focus sur les voies HIF

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Kévin Spinicci
Direction : Angélique StéphanouGibin Powathil
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Modèles, méthodes et algorithmes en biologie, santé et environnement
Date : Soutenance le 20/12/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes en cotutelle avec University of Swansea (Swansea (GB))
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Techniques de l’ingénierie médicale et de la complexité - Informatique, mathématiques et applications (Grenoble, Isère, France) - University of Swansea (Swansea (GB))
Jury : Président / Présidente : Adeline Leclercq-Samson
Examinateurs / Examinatrices : Biagio Lucini
Rapporteurs / Rapporteuses : Tommaso Lorenzi, Mark A. J. Chaplain

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Cette Thèse s’interroge sur l’effet de l’hypoxie sur le métabolisme des cellules, comment différents niveaux d’oxygène vont se répercuter sur l’hétérogénéité, et quel est l’impact sur la croissance tumorale. L’étude se centre sur la principale protéine qui orchestre l’adaptation à l’hypoxie : le Facteur Induit de l’Hypoxie, en anglais “Hypoxia Inducible Factor” (HIF). Bien que celle-ci fasse l’objet de nombreuses études, HIF semblent n’être charactérisé seulement via son effet sur des gènes observés durant des expériences biologiques. Ce travail va donc s’atteler à la compréhension de certains des mécanisms par lesquels la protéine HIF va impacter la croissance de la tumeur en se concentrant sur le métabolisme et l’invasion des cellules cancéreuses. A cet égard, un modèle multi-agent a été développé et le choix des voies d’investigation ont été déterminées par une analyse statistique.Le modèle mathématique décrit un réseau de gènes régulés par HIF qui inclut deux gènes métaboliques important que sont les gènes du lactate deshydrogènase (LDH) et de la pyruvate deshydrogènase (PDH). Le but étant de refléter l’effet de HIF sur le métabolisme en se centrant sur l’apparition de l’effet Warburg, un mécanisme souvent considéré comme une caractéristique de la cellule tumorale. Grâce à ce modèle, nous avons pu tester différentes conditions environnementales et régulations génétiques. Nous avons pu observer que des variations rapides des niveaux d’oxygènes ainsi que des niveaux accrûs de HIF ont déclenché l’adoption du phénotype Warburg.Une analyse statistique de données de transcriptomique provenant de glioblastomes a été réalisée pour déterminer les mécanismes dérégulés dans deux jeux de données : l’un provenant de la plateforme The Cancer Genome Atlas, l’autre comprenant une série de lignées issues de patient (PDCL, fournies par l’ICM). La méthode d’analyse débute par une analyse d’expression différentielle des données de transcriptomique pour trouver les gènes dérégulés dans nos jeux de données. Ces gènes sont ensuite soumis à des outils d’enrichissement de pathways pour en extraire la liste des pathways correspondants. Parmis les résultats, la biosynthèse du collagène remonte comme souvent dérégulée dans les deux jeux de données, et le métabolisme du cholésterol est trouvé souvent dérégulé dans les données de PDCL.A cause de son lien avec la thématique courante, la biosynthèse du collagène a été retenue comme candidate pour être inclute dans le modèle. Le collagène et le remodellage de la matrice ont un impact notable sur la migration cellulaire et de ce fait l’invasion des cellules cancéreuses dans les tissus distants. Les trois gènes P4HA1, MT1-MMP et LOX sont sur-régulés par la protéine HIF selon la littérature et impactent la sécrétion, la dégradation et la réticulation du collagène. Les résultats obtenus avec la nouvelle version du modèle indiquent que le collagène et l’oxygène génère un effet sur la prolifération et la forme de la tumeur. De plus, les résultats montrent que l’oxygène et le collagène semblent avoir un effet double sur la prolifération de la tumeur. Dans ce modèle, l’effet Warburg n’a été observé dans aucune simulation. La similarité de la production de H+ dans ce nouveau modèle avec les résultats obtenus dans le modèle précédent lorsque la sensibilité de PDH à HIF était réduite indique que cela est dû aux nouveaux paramètres pour les gènes.Ce modèle permet de montrer comment HIF peut impacter la croissance de la tumeur et l’invasion cellulaire à travers quelques régulations. Il suggère que des variations rapides des niveaux d’oxygène ainsi qu’une stabilisation accrûe de HIF peuvent induire un effet Warburg. Cependant, la capacité de la cellule à réduire la consommation d’oxygène au travers de l’adaptation à l’hypoxie semble être un facteur limitant pouvant prévenir l’adoption d’un phénotype Warburg.