Thèse soutenue

Échauffements au travail : conception, mise en oeuvre et évaluation dans le secteur viticole

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Auteur / Autrice : Nicolas Larinier
Direction : Nicolas Vuillerme
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mouvement et comportement pour la santé et l'autonomie
Date : Soutenance le 29/09/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Autonomie, Gérontologie, E-santé, Imagerie & Société (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Patrice Flore
Examinateurs / Examinatrices : Julien Pierre, Aurélie Landry
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Mandigout, Davy Laroche

Mots clés

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Résumé

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Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont définis comme des atteintes douloureuses de l’appareil locomoteur qui peuvent toucher muscles, nerfs, tendons ou articulations. Le secteur de la viticulture semble particulièrement exposé au risque de développer un TMS. Plusieurs moyens de prévention existent parmi lesquels on retrouve la mise en place de programmes d’activités physiques sur le lieu de travail comme par exemple des programmes d’échauffement. L’objectif principal de ce travail doctoral était de concevoir, mettre en œuvre et évaluer les effets de programmes d’échauffement destinés à prévenir ou limiter l’aggravation des TMS dans le secteur de la viticulture.Pour répondre à cet objectif, une revue systématique de la littérature a dans un premier temps montré que seulement trois études ont évalué l’impact d’un échauffement sur le lieu de travail et qu’aucune d’entre elles n’a été implémentée en agriculture. Ces conclusions nous ont dès lors encouragés à concevoir et mettre en œuvre une première étude interventionnelle visant à évaluer les effets immédiats d’une seule session de 15min d’échauffement « Hybride » sur la douleur, la fréquence cardiaque, la performance au travail et les perceptions de 31 ouvriers viticoles salariés dans 6 propriétés différentes (Contribution 3). Les résultats ont tout d’abord confirmé que les activités réalisées par les salariés de ce secteur augmentaient l’intensité des douleurs perçues. Cependant, cette augmentation de la douleur durant la première heure de travail était similaire avec ou sans réalisation d’un échauffement. Les résultats ont de plus montré que la modalité d’échauffement « HYBRIDE », entrainait une augmentation de la fréquence cardiaque tout au long de la réalisation des exercices. Enfin cette étude a permis de mettre en évidence que la performance au travail, la qualité de travail perçue et le sentiment d’être prêt à commencer le travail augmentent lorsque les salariés réalisent un échauffement. Une seconde étude interventionnelle (Contribution 4 et Contribution 5) a comparé les effets d’une seule session de 15 minutes de trois modalités d’échauffement identifiées dans la revue systématique, à savoir « HYBRIDE », « STRETCHING » et « DYNAMIQUE » auprès de 120 ouvriers viticoles, salariés dans une dizaine de propriétés viticole. Les variables mesurées étaient la douleur, la fréquence cardiaque, la performance au travail, la force de préhension, la souplesse, les perceptions et les capacités visuo-motrices. Les résultats de cette seconde étude interventionnelle suggèrent que la douleur et la fatigue cognitive augmentent avec le travail et que la fréquence cardiaque augmente lors de la réalisation des trois modalités d’échauffement et d’une manière significativement plus importante avec la modalité dynamique. Après un échauffement selon la modalité dynamique, on observe également une performance au travail plus importante et une charge de travail perçu moindre.Dans leur ensemble, les résultats de ce travail doctoral ont montré que (1) peu d’études ont évalué les effets de programmes d’échauffements réalisés sur le lieu de travail sur la douleur, la performance, les capacités physiques et les perceptions et aucune n’a été réalisée en agriculture ; (2) la modalité hybride, modalité la plus répandue dans les entreprises, a des effets positifs sur la performance au travail et le ressenti des viticulteurs ; (3) la modalité dynamique est intéressante à proposer dans la mesure où elle permet d’obtenir un effet sur la performance et la charge de travail perçu ainsi qu’un effet plus marqué que les deux autres modalités sur la fréquence cardiaque. Même si l’impact de l’échauffement seul sur les TMS reste encore à démontrer, les effets prometteurs observés confirment la place de l’échauffement dans une démarche globale de prévention primaire des TMS.